SM le Roi a présidé hier mardi 20 février la cérémonie de signature du contrat-programme de la vision 2015 pour l'artisanat. Sa Majesté le Roi Mohammed VI a présidé, mardi 20 février hier à Rabat, la cérémonie de signature, entre le gouvernement et des représentants du secteur privé, du contrat-programme de la «Vision 2015 pour le développement de l'artisanat marocain». Ce contrat-programme public-privé représente une rupture par rapport aux politiques précédentes avec la volonté d'en faire un véritable électrochoc pour le secteur. Deux grands enjeux majeurs sont recherchés. Il s'agit de structurer la kyrielle de PME du secteur artisanal pour en faire émerger des acteurs de référence. Les 100 PME du secteur recensées actuellement par le ministère réalisent 26% de leur chiffre d'affaires à l'export et présentent pour la plupart des problèmes de gouvernance et de management. A terme, le contrat programme vise à aider ces entreprises à avoir une taille suffisante pour produire en volume, avec un management qualifié de cadres de haut niveau en marketing en design. En 2015, le ministère compte porter le nombre de PME entre 200 et 300, avec un chiffre d'affaires moyen de 15 à 20 millions de dirhams (contre 8,9 millions actuellement) et une part à l'export de 50%. Les emplois devront entre temps passer de 23 450 à 37 200 permanents. Sur le plan social, le contrat-programme cherche à améliorer les conditions de vie du mono-artisan qui bénéficiera de la couverture médicale. Celui-ci, recentré et revalorisé, bénéficiera d'une couverture maladie, d'un accès au financement bancaire, de la labellisation. A terme, l'artisan pourra bénéficier de plus de valeur ajoutée dans le design par exemple, de la facilitation d'achat (paiement par carte), et de contacts plus aisés avec le consommateur final. De même, la relation artisan-PME et artisan-grossiste sera plus structurée. Pour Adil Douiri, ministre du Tourisme, de l'Artisanat et de l'Economie sociale, «ce contrat programme va plus loin que la vision 2015 puisque les engagements des deux parties (privé-public) sont détaillées, quantifiées et datées». Pour le ministère de tutelle, la nouvelle stratégie marque une rupture par rapport aux anciennes approches souvent partielles. L'ancienne approche se caractérisait par des budgets faibles accordés aux secteur, à savoir 19 millions de dirhams pour l'investissement et 23 millions pour la dotation de la Maison de l'artisanat . L'accès au financement reste donc l'une des plaques tournantes de ce contrat-programme. D'où la mise en place d'une cellule qui servira d'interface entre les artisans et les banques. L'idée est de modifier les procédures d'octroi des crédits bancaires à travers des modes de distribution adaptée. L'apport de la tutelle dans ce chantier consistera à la conception conjointe avec les banques de nouveaux produits de financement adaptés pour les besoins d'équipement et de fonctionnement. Au chapitre de la simplification des procédures, il est prévu la suppression de la garantie personnelle et l'adoption d'une comptabilité simplifiée. L'artisan non bancarisable se rabattra sur le microcrédit. Pour cela, le ministère milite pour l'élargissement du microcrédit et le passage de 5000 prêts actifs annuellement à 17 . 500 en 2007. De même, il est question d'augmenter l'encours à 30 000 dirhams. Sur l'amont, le contrat-programme prévoit de réorganiser le circuit d'approvisionnement en matières premières. Objectif à terme, le lancement d'un appel d'offres pour la création de grossistes, fournisseurs de matières premières, la constitution de GIE et la mise en place d'une véritable Bourse de matières premières. Objectifs dans dix ans - Chiffre d'affaires x 2, soit 24 milliards en 2015 - Exportations formelles x 10, soit 7 milliards en 2015 - 4 milliards de dirhams de PIB supplémentaires - 117 500 emplois supplémentaires.