L'OCDE appelle la zone euro à des réformes structurelles. La rigidité du droit du travail et des règles de production dans certains pays empêchent les Etats membres de récolter tous les bénéfices de l'union monétaire. L'économie de la zone euro devrait continuer de croître à un rythme légèrement supérieur à son taux habituel durant les deux prochaines années, mais des réformes structurelles devront être mises en oeuvre pour pérenniser cette croissance, estime l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans un rapport publié jeudi. Selon les prévisions de l'OCDE, qui confirme ainsi ses estimations de fin 2006, le Produit intérieur brut (PIB) de la zone euro devrait augmenter de 2,2% cette année et de 2,3% en 2008. La reprise entamée fin 2005 devrait permettre aux décideurs des 13 pays de la zone euro zone de se concentrer davantage sur les défis qui attendent la région à long terme: faiblesse de ses taux de croissance, moindre résistance de son économie par rapport à celle d'autres régions ou encore dissensions internes qui risquent de devenir chroniques. Jusqu'à présent, l'expansion économique de la zone euro a été tirée par la demande extérieure et les investissements des entreprises, l'emploi n'affichant qu'une très légère amélioration et la consommation des ménages ne semblant pas devoir progresser sensiblement, souligne l'OCDE. L'organisation note qu'il a fallu beaucoup de temps pour qu'une reprise normale, fondée sur les exportations, s'ancre dans la zone euro. Selon l'OCDE, la rigidité du droit du travail et des règles de production dans certains pays de la zone euro empêchent les Etats membres de récolter tous les bénéfices de l'union monétaire. Les économies résistantes ont tendance à prospérer alors que celles qui ne sont pas assez souples rencontrent des difficultés. D'après les économistes de l'OCDE, l'une des raisons de la faiblesse de la consommation des ménages tient au manque de progression des salaires, qui a limité la création d'emplois et freiné les revenus de l'ensemble des ménages. La modération salariale est particulièrement sensible en Autriche, Allemagne et Espagne. Mais les pays connaissant une forte élévation de leurs coûts du travail par rapport à la moyenne de la zone euro pourraient subir une baisse de leur compétitivité pénalisant leurs taux de croissance à moyen terme.