Mohamed Hamdaoui a été reconduit à la tête du mouvement Unicité et Réforme pour un mandat de quatre ans. Plébiscite sans surprise pour le président du Mouvement Unicité et Réforme (MUR), Mohamed Hamdaoui. Donné largement favori pour remporter un second mandat, M. Hamdaoui incarne à merveille la ligne idéologique fondamentaliste de ce mouvement proche du Parti de la Justice et du Développement (PJD). En reconduisant M. Hamdaoui, ingénieur agronomme de formation, le MUR réitère sa fidélité à une ligne radicale que le PJD, qui se présente comme un «parti modéré», a du mal à assumer politiquement. Si le MUR se définit comme une «association de prédication», il a souvent profité de ce paravent pour exprimer des positions politiquement fracassantes. Une duplicité que confirme la composition même de ce mouvement qui comprend en son sein plusieurs responsables du PJD tel que Abdelilah Benkirane, président du conseil national du PJD et directeur du quotidien «Attajdid». Il compte également des membres du syndicat islamiste (Union nationale marocaine du travail, UNMT), présidé par Mohamed Yatim. A propos des rapports que son mouvement entretient avec le PJD, Mohamed Hamdaoui cultive l'amalgame. «Prises sous leur angle éthique, nos positions et celles du Parti de la Justice et du Développement (PJD) sont certes identiques. Ayant le même référentiel islamique, il n'est pas étrange que le Mouvement Unicité et Réforme partage la même responsabilité dans la défense de nos valeurs morales. C'est ce qui explique notre interférence avec le PJD», nous avait déclaré M. Hamdaoui récemment, sans se prononcer, toutefois, sur la question de cette «liaison» de plus en plus décriée. «Attajdid», porte-parole de ce mouvement, s'est transformé, au fil des dernières années, en tribune pour la diffusion d'un discours d'un radicalisme inédit. Pour s'en rendre compte, il suffit de rappeler la tristement célèbre affaire du «tsunami sud-asiatique», présentée par le quotidien de Benkirane comme une «punition divine». Cette déclaration, qui se voulait également un avertissement sur le tourisme sexuel au Maroc, avait provoqué un grand tollé au sein de la société civile. Idem pour la position prise par le MUR, et relayée par son quotidien «Attajdid», au sujet du film «Marok». Quant aux festivals, la campagne de dénonciation menée par ce mouvement avait pris des relents inquisitoires. Au même titre que les positions du MUR à propos du concours «Miss Maroc», des instituts culturels étrangers… «Nous n'avons rien contre ces manifestations. Simplement, nous ne pouvions nous empêcher de dénoncer les dérives qui ont accompagné certaines festivités tels l'usage de la drogue, la prostitution, le recours à l'alcool… Ce que nous revendiquons, c'est une culture constructive et un art sublime», nous a dit M. Hamdaoui en réponse à une question sur l'acharnement de son mouvement contre toute expression culturelle et artistique. Une réponse d'autant plus vague qu'elle ne définit même pas ce qu'il entend par «culture constructive et art sublime». Le troisième congrès du MUR a fait de même. En entretenant le flou sur ses relations avec le PJD, il a manqué à un devoir de clarification. Les Membres du bureau exécutif Président : Mohamed Hamdaoui Vice-président : Ben Hammad Moulay Omar Coordinateur de «Majliss Achoura» : Rachid Belfqih Bureau exécutif : Ahmed Rissouni (ancien président du MUR), Mohamed Azeddine Tawfiq, Abdelilah Benkirane, Abderrahmane Boukili, Abderrahim Chikhi, Abd Ennasser Tijani, Naïma Benaïss, Aziza Baqali, Mohamed Talabi, M'Hamed Hilali, Tanir Raïss, Abdellah Baha, Mohamed Yassine. A signaler que les nouveaux membres du bureau exécutif se comptent sur le bout des doigts : Mohamed Talabi (ex-membre de l'OADP), M'Hamed Hilali (secteur estudiantin du MUR), Tanir Raïss, Aziza Beqali et Abderrahman Boukili.