L'université ne doit plus être considérée comme une machine à produire des chômeurs. C'est ce qu'a essayé de défendre Habib El Malki, hier lors d'une conférence sur l'interaction université-environnement économique. Dans le cadre de la réforme pédagogique, l'université marocaine connaît une évolution positive tout en s'adaptant à l'environnement socio-économique. Tels sont les propos du ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur, de la Formation des cadres et de la Recherche scientifique, Habib El Malki, pour évaluer les quatre années de la mise en application des dispositions de la réforme du système de l'éducation et de la formation. «L'université d'aujourd'hui est différente de celle d'hier. Du fait que la nouvelle réforme lui a défini de nouvelles fonctions. L'université marocaine joue un rôle important dans la création d'une société de savoir et la démocratisation de l'enseignement supérieur», a souligné M. El Malki lors d'une conférence de presse, tenue hier à Casablanca, à ce sujet. Bilan ? L'université est parvenue, en sa quatrième année de réforme pédagogique, a indiqué le ministre, d'assurer 855 cycles de formation dont 339 ayant un aspect « professionnalisant». Généralement, les inscriptions ont connu une augmentation de 60% durant l'année universitaire 2006-2007. M. El Malki a ajouté également que l'objectif principal de l'université est la création d'une économie basée sur la compétition. A ce sujet, il a tenu à faire part de la création récente de nouveaux établissements universitaires (à Ouarzazate, Errachidia, Nador, Laâyoune,Taroudant, Khénifra, Larache, Oujda et Al Hoceïma) et des facultés multi-spécialités. «L'université ne doit pas être désignée comme le premier responsable du chômage. La recrudescence de ce phénomène est liée à d'autres facteurs», a-t-il plaidé. L'université vise l'adaptation des nouvelles technologies existantes aux besoins du marché de l'emploi, notamment dans le domaine des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Le gouvernement ambitionne la formation de 10 000 ingénieurs à l'horizon 2009. Toutefois, le Maroc ne forme actuellement que 4284 ingénieurs dont près de 44% en technologies de l'information. Ce qui le place loin derrière des pays à économie similaire. Concernant les perspectives, a indiqué M.El Malki, l'université vise la formation de 6000 cadres dans la technologie de gestion. Cette initiative permet à l'université de participer aux programmes Emergence et offshoring dans le cadre de la nouvelle dynamique de l'économie nationale. A cet effet, l'université participe dans la politique de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH) en formant des cadres. Par ailleurs, M El Malki a appelé les acteurs économiques à s'impliquer davantage dans cette nouvelle dynamique que connaît l'université marocaine. Sans la participation effective des entreprises dans ce grand chantier, il sera difficile d'atteindre les objectifs escomptés, a-t-il conclu.