Le Conseil de sécurité a adopté hier à l'unanimité une nouvelle résolution prorogeant le mandat de la Minurso jusqu'au 30 avril 2007. Rabat a accueilli favorablement la reconduction pour six mois du mandat de la Minurso qui s'achevait le 31 octobre 2006. Dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères, le Royaume a affirmé que cette résolution confirme l'option préconisée, depuis deux ans, par le Conseil de sécurité pour le règlement de la question du Sahara marocain. Dans cette résolution, le Conseil de sécurité réitère «sa volonté d'aider les parties à parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable par toutes les parties au conflit». A la suite du vote de la résolution adoptée à l'unanimité des 15 membres du Conseil de sécurité, le représentant des Etats-Unis a exhorté le Maroc à présenter une proposition d'autonomie «globale et crédible pour le territoire», suggérant par la même occasion la tenue de «pourparlers directs, sans ordre établi, avec les représentants de l'ensemble de la population sahraouie dont le Front Polisario». Même son de cloche relevé chez la représentante du Royaume-Uni et le représentant de la France, lesquels ont réitéré leur souhait «que les parties sortent de l'impasse en parvenant à un accord mutuellement acceptable dans le cadre des Nations unies». La position des Quinze va dans le même sens préconisé par le Royaume du Maroc, elle renvoie, par conséquent, dos-à-dos le Polisario et son tuteur algérien qui s'accrochent en vain à la thèse éculée, et par-dessus inapplicable, du «Plan de règlement» qui prévoyait l'organisation d'un référendum sur le statut du Sahara marocain. Le projet d'autonomie des provinces sahariennes proposé par le Royaume a le vent en poupe. Plusieurs membres influents au sein du Conseil de sécurité ont affirmé le «suivre de près». S'agissant de la prorogation du mandat de la Minurso, la résolution réaffirme que les accords militaires de cessez-le-feu «doivent être pleinement respectés». Le Conseil engage, par ailleurs, les Etats membres à «envisager de verser des contributions volontaires pour financer des mesures de confiance permettant de multiplier les contacts entre membres séparés d'une même famille, en particulier les visites de regroupement familial». Cette nouvelle résolution se fait l'écho du dernier rapport présenté par l'ONU, dans lequel son secrétaire général Kofi Annan recommandait au Conseil de sécurité «d'inviter les deux parties, le Maroc et le Front Polisario, à engager des négociations directes, sans conditions préalables, afin de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable». Une option qui trouve déjà écho dans les rangs du Polisario, dont d'éminents dirigeants tels que Bachir Mostafa Essayed qui a récemment appelé le Royaume par le biais de la chaîne «Al-Jazeera» à «ouvrir un dialogue franc» autour de la question du Sahara. Idem pour le chef de file du mouvement dissident «La Voie du martyr», Mahjoub Essalek. Dans une déclaration à la presse, ce dernier a exprimé son souhait que Rabat à ouvrir des canaux pour discuter du conflit. Dans une récente interview, un membre du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes, Mohamed Ahmed Bahi, a formulé le même voeu. Conforté par la position de la communauté internationale, le Royaume peut également s'appuyer sur l'accueil qui a été fait à la proposition d'autonomie pour les provinces du Sud. Une initiative concrète qui se présente aujourd'hui comme l'unique et seule alternative à un conflit qui n'a que trop duré.