Afin d'inciter les fabricants de produits électroniques à davantage de responsabilité envers l'environnement, Greenpeace a noté 14 marques high-tech. Un ordinateur se change environ tous les deux ans, un GSM tous les ans. Quand ils ne sont pas stockés au fond d'une cave, ces appareils électroniques finissent dans des e-décharges, qui n'ont rien de virtuel. Au contraire, entre 20 et 50 millions de tonnes s'y amoncellent chaque année. Des milliers de personnes travaillent à l'extraction des métaux précieux que contiennent les déchets, le plus souvent en Asie du Sud-est, au mépris des normes de sécurité les plus élémentaires. Ce constat, dramatique autant pour l'environnement que pour les travailleurs, a poussé Greenpeace à traiter le mal à la racine. L'organisation veut responsabiliser les entreprises high-tech en les notant. Deux critères pour cela. L'usage de composants toxiques d'un côté, principalement le PVC et les retardateurs de flammes bromés, et les programmes de recyclage des déchets de l'autre. L'opération sera répétée tous les trois mois, afin de permettre aux entreprises de s'améliorer. Au consommateur ensuite de choisir en connaissance de cause. Au vu des notes, la classe du professeur Greenpeace pourrait bien se retrouver en discrimination positive. La moyenne de la classe dépasse à peine le 4/10, et seules cinq marques sur quatorze ont au-dessus de 5/10. Même les bons élèves, Nokia et Dell, n'atteignent que 7/10. Apple, déjà critiquée au sujet des conditions de travail dans les ateliers qui fabriquent ses iPods, déçoit beaucoup. Alors qu'elle mène la vie dure à ses camarades dans la cour de récré, avec ses designs soignés et son marketing irréprochable, elle ne décroche ici qu'un médiocre 2,7/10. Seules Acer, Motorola et Lenovo, nouvelle venue, sont encore plus cancres. Greenpeace a peut-être coté trop sévèrement, étant donné que son barème demande à aller au-delà de la législation en vigueur. Un autre bémol vient s'ajouter à cette enquête, puisque tout se fonde sur les déclarations des entreprises elles-mêmes. La course aux déchets ‘verts' pourrait bien se transformer en exercice de style pour les services de communication.