Le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, s'est dit persuadé d'obtenir d'ici peu des nouvelles encourageantes sur la levée possible du blocus du Liban. Les grandes manœuvres diplomatiques se poursuivent pour maintenir la paix au Liban. Lors d'une conférence de presse mardi à Alexandrie, le secrétaire général de l'ONU a déclaré que le blocus israélien sur le pays du Cèdre devrait bientôt être levé. «Nous travaillons tous très dur et avec un peu de bonne volonté et de raison, nous devrions être capables de résoudre cette question (du blocus, NDLR) dans les prochaines 48 heures», a-t-il lancé. Sans donner plus de détails, Annan a estimé que la trêve entrée en vigueur le 14 août était «fragile». «Nous prenons des mesures pour consolider le cessez-le-feu», a-t-il ajouté. Mais Israël a de nouveau conditionné la levée du blocus à la mise en place de l'embargo pour empêcher la contrebande d'armes au profit du Hezbollah. Auparavant, Annan avait confirmé la nomination d'un émissaire secret chargé d'œuvrer à la libération des deux soldats israéliens, après un accord du Hezbollah et d'Israël en faveur d'une médiation onusienne. Des responsables israéliens ont rappelé qu'Israël ne s'engagera dans aucune négociation pour libérer les soldats et souligné que le rôle d'Annan était d'obtenir la libération des soldats et non de servir de médiateur. «La résolution de l'ONU détermine que les soldats seront relâchés sans condition. Le secrétaire général de l'ONU apportera son assistance, pas sa médiation», a dit un membre du gouvernement d'Ehud Olmert. Le Hezbollah a, quant à lui, réagi avec prudence, se disant favorable seulement à des négociations indirectes qui aboutiraient à un échange de prisonniers. Le parti chiite libanais veut échanger les deux soldats capturés en juillet contre des détenus libanais en Israël, à travers des négociations indirectes. Et dans un entretien, paru mardi dans le quotidien libanais As-Safir, Hassan Nasrallah a déclaré que sa milice gardera ses armes, assurant toutefois qu'elle ne les utilisera qu'en cas de guerre avec Israël. «Nous garderons ces missiles comme nous le faisions entre 1996 et 2006, sans les utiliser. Nous ne les utiliserons qu'en cas de guerre d'envergure contre le Liban», a déclaré le chef du Hezbollah. Le désarmement du Hezbollah est l'un des points prévus par plusieurs résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, dont la 1701 qui a mis fin le 14 août à plus d'un mois de bombardements israéliens contre le Liban. Toujours présente dans des positions au Liban sud, l'armée israélienne envisage de parachever son retrait dans une petite dizaine de jours. Des soldats israéliens ont évacué dans la journée deux secteurs qu'ils occupaient au Liban sud, et l'armée a commencé à s'y déployer, selon la Finul. Ce retrait sera bouclé à la faveur de l'arrivée de la Finul qui continue de s'étoffer. Après le déploiement de près de 900 soldats italiens, le Qatar a promis de déployer entre 200 à 300 hommes. Quelque 200 militaires français sont en route pour le Liban, en avant-garde de 700 autres attendus à la mi-septembre. La France doit déployer au total 2.000 soldats au sein de la Finul dont elle assurera le commandement jusqu'en février 2007. L'Italie prendra la relève. Le Liban demande à la France de surveiller ses côtes «Le Liban a officiellement demandé à la France, dont des forces navales se trouvent au large de ce pays, de surveiller ses côtes et Paris va examiner cette demande avec un a priori très favorable», a annoncé mardi le ministère des Affaires étrangères. «Une demande est parvenue des autorités libanaises, relayée par le secrétaire général des Nations unies (Kofi Annan) » en tournée dans la région, a déclaré à la presse le porte-parole du ministère, Jean-Baptiste Mattéi, en soulignant que cette demande était «en cours d'examen». «Nous allons sûrement l'examiner avec un a priori très favorable », a-t-il ajouté, en rappelant que la France avait « conservé sur place un dispositif naval, le dispositif Baliste », en appui à la force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul).