Le premier contingent italien de renfort est arrivé au Liban et a pris lundi ses quartiers près de Tyr alors que la mobilisation internationale en faveur de la Finul se poursuit. «Le repli israélien du Liban est sur la bonne voie». C'est ce qu'a déclaré hier le chef militaire de l'ONU dans le sud du Liban. Le général Alain Pellegrini, commandant de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) s'est dit confiant que les troupes israéliennes allaient se retirer. «Nous sommes sur la bonne voie pour garantir un retrait total des forces israéliennes du Liban et assurer que l'armée libanaise prendra le contrôle de toute la frontière», a-t-il affirmé. Ces propos interviennent au moment où le premier contingent de renfort italien, arrivé au Liban pour garantir la paix à la frontière avec Israël, prenait ses quartiers près de Tyr. Entre-temps, la mobilisation internationale pour cette mission de l'ONU se poursuit avec l'annonce d'une première participation arabe. Le Qatar a déclaré qu'il enverrait un contingent de 200 à 300 hommes au Liban, devenant ainsi le premier pays arabe à participer à la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) déployée dans le secteur depuis 1978, mais renforcée après la récente guerre entre Israël et le Hezbollah libanais. Une décision annoncée à l'occasion de la visite à Doha du secrétaire général de l'ONU Kofi Annan, qui arrivait de Téhéran, où il a obtenu le soutien de l'Iran aux efforts de l'ONU en vue du règlement du conflit de 34 jours qui a dévasté le Liban et coûté la vie à près de 1.300 personnes dans ce pays. Le porte-parole de la Finul, Alexander Ivanko, a précisé que 880 militaires italiens étaient regroupés sur une zone d'attente à l'est de la ville portuaire de Tyr (sud). Ils sont équipés de 158 véhicules, dont dix blindés amphibies et seize chars d'assaut. Ces soldats constituent le premier contingent de renfort destiné à la Finul, qui comptait jusqu'ici 2.000 hommes. Ils doivent se déployer dans le secteur occidental de la zone frontalière, entre Israël au sud, la rivière Litani au nord et la côte méditerranéenne à l'ouest.Lundi matin, quelque 200 militaires français avaient quitté le port de Toulon (sud) pour le Liban, en avant-garde d'un déploiement de 700 autres militaires qui rejoindront par avions le pays du Cèdre d'ici à la mi-septembre. L'Hexagone doit déployer au total 2.000 soldats au sein de la Finul dont elle assurera le commandement jusqu'en février 2007. Puis elle passera le relais à l'Italie qui prévoit de déployer 2.450 soldats. La force de l'ONU pourrait passer à 15.000 hommes dans les prochains mois, comme le prévoit la résolution 1701 de l'ONU qui a mis fin au conflit déclenché le 12 juillet par la capture par le Hezbollah de deux soldats israéliens. L'Etat hébreu avait riposté en lançant une offensive au Liban, alors que le Hezbollah a lancé des milliers de roquettes sur Israël. Une trêve est entrée en vigueur le 14 août et la "Finul II" est censée la consolider. Liban : À quand la fin du blocus israélien ? Hier, les députés libanais ont poursuivi pour le troisième jour consécutif un sit-in au Parlement à Beyrouth pour protester contre le blocus aérien et maritime imposé par Israël depuis les premiers jours du conflit. Rappelons qu'auparavant, le secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan, avait demandé la levée de ce blocus. Mais, Israël refuse et exige, préalablement, un déploiement conséquent de forces internationales susceptibles d'empêcher la contrebande d'armes, notamment au profit du Hezbollah. Par ailleurs, le ministre libanais de la Défense Elias Murr s'est déclaré convaincu samedi qu'Israël va lever son blocus dans une semaine et se retirer du pays du cèdre d'ici deux ou trois semaines. À l'issue de ses entretiens avec l'envoyé spécial de l'ONU Geir Pedersen, M. Murr a déclaré à la presse que M. Pedersen lui avait donné l'assurance que le blocus sera levé dans la semaine à venir et que le gouvernement israélien se réunirait dimanche pour prendre une décision à cet effet.