Fantasia, musique, clowns, tatouage au henné… Le 6ème Festival du Rabiî Bouskoura, qui s'est tenu du 7 au 16 avril, a été marqué par un programme haut en couleurs. Samedi 15 avril 2006, à Casablanca. Une ambiance festive, chaleureuse et joyeuse règne à Bouskoura, à l'occasion de son festival annuel printanier. Ce jour-là, le public est venu si nombreux pour assister aux festivités. Une véritable marée humaine a déferlé toute la journée. La région était en pleine effervescence. Des centaines de personnes, hommes, femmes et enfants, se sont déplacées à bord de leurs voitures ou de charrettes tirées par des chevaux. D'autres empruntaient le bus ou prenaient un moyen de transport clandestin. Les "Khatafas" rôdaient auprès des stations des taxis et hélaient les voyageurs. Sur place, de grandes tentes traditionnelles ont été dressées. Sur un terrain délimité, des groupes de cavaliers offrent une impressionnante fantasia "Tbourida". Un extraordinaire spectacle où des hommes à cheval et même des femmes cavalières se livrent à d'incroyables acrobaties et déchargent leurs vieux fusils à poudre lors d'un galop effréné, dans une parfaite synchronisation. Fidèles au rendez-vous, ces cavaliers appartenant à différentes tribus perpétuent une tradition séculaire. Une véritable communion entre l'homme et le cheval. Vêtus d'habits traditionnels de couleur blanche, rouge ou jaune doré, les cavaliers portent un " haïk ", pièce d'étoffe dans laquelle ils sont drapés. Chaussés de babouches hautes, ils portent en bandoulière une petite sacoche de cuir et de longs fusils de parade à la main. Tissus brodés, cuirs maroquinés, métaux dorés ou niellés, les chevaux exhibent également des harnachements fastueux. Les cavaliers sont rassemblés. Les équipes, composées chacune d'une dizaine de jeunes cavaliers, se succèdent. Coup de départ donné, les chevaux s'élancent, encouragés par les cris des cavaliers et de la foule. Une impressionnante cavalcade marquée de prouesses. Les coups de "baroud", lancés simultanément, se sont confondus en un seul coup de tonnerre tandis que retentissent les youyous des femmes. Manifestation équestre très appréciée, la fantasia à Bouskoura a attiré le plus grand nombre de visiteurs. "C'est la première fois que je visite le festival. Je suis venue avec mon mari et mes enfants pour assister à la fantasia. Il est vrai qu'il y a de la poussière partout mais c'est magnifique à voir ces cavaliers dans leurs beaux costumes traditionnels", indique une jeune visiteuse à la trentaine, l'air joyeux. "J'ai assisté hier, vendredi, à la "Tbourida" des femmes. Elles étaient impressionnantes dans leurs habits et dans l'exécution des mouvements. Je suis revenue aujourd'hui avec des amis pour assister à la fantasia réalisée par les hommes", ajoute une autre visiteuse accompagnée d'un petit garçon qui sursautait à chaque fois que les coups de feu sont tirés dans l'air. A quelques mètres du terrain de la fantasia, se trouvent des tatoueuses ou "Nekkachates". Des femmes et jeunes filles y viennent pour faire des dessins au henné sur les mains et les pieds. Par ailleurs, d'autres visiteurs viennent pour faire leurs emplettes. En effet, une foire commerciale a été organisée à cette occasion, rassemblant des commerçants en tout genre. Un bazar multicolore présentant plus d'une vingtaine de stands vendant des produits d'artisanat et autres articles. Initié par la commune de Bouskoura, le festival Printemps de Bouskoura constitue un moyen pour faire la promotion de la région. Cette 6ème édition a été placée sous le signe « L'environnement et le développement humain ». En attendant la prochaine édition, les Casablancais gardent de cette belle journée un beau souvenir.