Arrêté pour avoir perpétré plusieurs cambriolages à Hay Hassani, à Casablanca, Khaled, la trentaine, célibataire, a reconnu avoir tué à coups de pierre sa grand-mère. Khaled habite dans une baraque de fortune dans un quartier de Hay Hassani.Ce jeune, la trentaine, s'y est installé depuis quelque temps. Quand il est arrivé, il y a plus d'un an, personne ne l'a empêché de construire sa baraque. Même le « Moqadem » du quartier ne lui a rien reproché, bien que sa "maison" gâche l'architecture harmonieuse du quartier. Ce « Moqadem » semble n'avoir même pas déployé un petit effort pour connaître au moins son identité. Bref, il l'évitait. Pour quelles raisons ? Personne ne sait au juste. Il est vrai que Khaled ne manifestait aucune violence à l'égard des habitants, qui sont des MRE dans leur majorité. Selon leurs témoignages, le jeune homme était solitaire. Il ne sortait que rarement, surtout le jour, de sa baraque. Comment gagne-t-il donc sa vie ? Où passait-il ses nuits ? Toujours selon les dires des voisins, il passait la nuit devant sa demeure en s'enivrant et en se droguant, mais sans faire de vacarme, ni provoquer personne. Toutefois, quelques appartements, appartenant à des MRE, ont été cambriolés dernièrement. Les plaintes se sont multipliées. La police du district de Hay Hassani-Aïn Chok n'est pas arrivée à mettre hors d'état de nuire l'auteur de ces forfaits. Récemment, une ressortissante marocaine établie en Italie a déposé une plainte. Les éléments du quatrième section judiciaire de la police de Casablanca-Anfa se sont chargés de l'affaire. Suite à des investigations minutieuses, Khaled a été arrêté et conduit aux locaux du commissariat de police du boulevard Zerktouni. Sans difficulté, il a avoué être l'auteur de ces multiples cambriolages ciblant les appartements appartenant à des MRE. En profitant de l'absence de leurs propriétaires, il y rentrait la nuit par effraction évitant d'attirer l'attention des voisins. Il emballait tout ce qu'il trouvait pour le revendre le lendemain à des tiers, loin du quartier en question. Les enquêteurs imaginaient que leur mission sera accomplie une fois l'auteur appréhendé. Mais loin de là. Il s'est avéré que le mis en cause est recherché à l'échelle nationale, depuis une année et demie. Pour quelle raison ? Pour le meurtre de sa grand-mère. L'histoire remonte à octobre 2004, quand le cadavre de Zahra, septuagénaire, a été découvert chez elle, au quartier Sidi Othman, à Casablanca. La vieille femme était ligotée et gisait dans une mare de sang. À côté du cadavre, les enquêteurs ont remarqué une grande pierre maculée de sang. Son crâne était complètement fracassé. Une enquête a été diligentée sur le champ. Toutes les pistes menaient à Khaled, qui a disparu sans donner signe de vie. Pourquoi a-t-il assassiné sa grand-mère ? En compagnie de sa sœur, ce jeune qui demeurait à Youssoufia rendait visite de temps en temps à sa grand-mère. Quand il a quitté définitivement les bancs de l'école au stade primaire, il s'est installé chez elle. Sa grand-mère lui a emprunté une petite somme d'argent pour acheter une charrette et l'aider ainsi à gagner sa vie honnêtement. Cependant, il dépensait tout son argent pour acheter la drogue et l'alcool. En outre, ce qu'il gagnait au cours de la journée ne lui suffisait pas pour satisfaire son besoin quotidien en haschich. C'est pourquoi il s'est adonné au vol. Il a été condamné à deux reprises à une peine d'emprisonnement pour agressions. Après avoir purgé une peine de huit mois de prison, il a repris son activité. Il poussait sa charrette pour vendre divers produits. La vieille dame croyait que son petit-fils a enfin repris le bon chemin. Les choses ont connu plutôt une tournure dramatique. Un jour, Khaled a subtilisé à sa grand-mère une somme de 3500 dirhams qu'elle avait économisée. Puis il a disparu. Quand il est revenu à la maison, quelques semaines plus tard, sa grand-mère lui a reproché son acte et lui a réclamé son argent. Hors de lui, il la pousse violemment. Il lui ligote ensuite les mains et les pieds. Puis il saisit une pierre et lui assène des coups sur la tête, mettant fin à ses jours.