Pour Soubaha Mohamed, président de la Fédération des entreprises transformatrices de produits de charcuterie, l'arrivée de la concurrence est une bonne chose. ALM : Et-ce que l'arrivée de Lesieur Cristal ne va pas bouleverser le secteur de la mortadelle? Soubaha Mohamed : A mon sens, l'arrivée d'un nouvel acteur sur le marché aura un impact positif sur le secteur. Il y a de la place pour tout le monde. Cela aidera à développer le marché davantage, dans la mesure où à peine entre 20 et 25% des marocains consomment des produits de charcuterie. Ce qui fait qu'il reste encore des perspectives énormes de développement du marché. Il y a 35 sociétés qui font à la fois de l'import et de la production parmi lesquelles, Eldin, Miami, Bemoda, etc… Sapak (NDLR : propriétaire de la marque Koutoubia ) est le seul exportateur essentiellement en Afrique, au Soudan et au Burkina Faso. Comment se présente le circuit de distribution? Actuellement, il faut remarquer que 90% des producteurs sont concentrés sur Casablanca et région. Le circuit de distribution ne couvre pas tout le territoire national. Il y a beaucoup de lacunes. Les distributeurs manquent de moyens de transport bien équipés en congélateurs. C'est l'une des principales lacunes. Quels sont les mécanismes de contrôle exacts qu'exerce l'Etat sur le secteur ? Le ministère de l'Agriculture assure la tutelle du secteur. Nous avons des contacts réguliers avec les services concernés parmi lesquels le service de contrôle et de répression des fraudes. La législation du secteur date de 1999, date de création de notre fédération. La réunion avec les services de la fraude a eu lieu le 26 janvier et concernait surtout l'étiquetage en arabe et le contenu exact des produits. Le législateur interdit le colorant 124 qu'on utilise souvent dans les boyaux. La majorité des producteurs passent outre. D'ailleurs, le 26 de ce mois, nous avons une réunion avec le ministère de l'Agriculture, durant laquelle nous aborderons des sujets qui touchent à la taxation et aux droits de douane. Nous espérons réduire la TVA à 7% au lieu de 20% actuellement pour encourager le secteur davantage comme c'est le cas dans le tourisme.