La création des entreprises a augmenté de 50% dans la région de Doukkala-Abda cette année. Pour l'année prochaine, le CRI local entend passer à la vitesse supérieure. Comme ce fut le cas pour Casablanca, Marrakech et Agadir, le CRI de Doukkala Abda a présenté son bilan. En 2003, ce guichet unique basé à Safi a vu la création de 880 entreprises, soit un bond de 50% par rapport à l'année précédente. Le Centre a reçu durant les dix premiers mois de 2003, quelque 2 272 visiteurs dont 32% sont revenus avec un dossier de création d'entreprise. Un taux de retour que Mohamed Yacoubi, le jeune directeur du CRI, entend faire passer à la vitesse supérieure dès l'année prochaine. Actuellement, le délai de traitement du dossier ne dépasse pas 9heures 20 minutes. Pour créer une entreprise personnelle, ce temps est même en dessous des 5 heures. L'autorisation de construction, casse-tête ailleurs, s'obtient à Safi en moins de quinze jours. Pour pérenniser ces acquis, le CRI entend s'attaquer à l'autre partie du problème, la promotion envers les entrepreneurs. Des cycles de séminaires et de sensibilisation ont été lancés en direction des entrepreneurs et investisseurs potentiels. Fait encourageant, environ 44% des créateurs d'entreprises proviennent du secteur informel. « Nous voulons d'abord générer une prise de conscience collective et aider au mieux à diffuser les informations sur les programmes de mise à niveau et les possibilités offertes aujourd'hui aux entreprises », déclare M. Yacoubi. La mission du Centre régional d'investissement de Doukkala-Abda est justement de satisfaire ce besoin en informations. En principe, l'éloignement géographique des entreprises ne doit plus poser de problème. Le Centre joue désormais un rôle de premier plan dans la promotion de l'investissement dans la région. Actuellement 237 projets d'investissements sont en cours de traitement, soit une enveloppe globale de 6,28 milliards de dirhams. La concrétisation de ces projets permettrait à la création de près de 6000 emplois permanents. Par secteur, c'est le tourisme qui se taille la part du lion avec 43% des investissements, devant l'habitat (43%), l'agroalimentaire, la conserverie et la minoterie. Les investisseurs de nationalité marocaine sont majoritaires avec 47%, suivis des Saoudiens (40%) qui sont, des Britanniques (7%) et des Français (5%). Pour rappel, le CRI de Doukkala-Abda étudie toutes les demandes d'autorisation des projets d'investissement d'un montant inférieur à 200 millions de dirhams. La région offre d'énormes potentialités d'investissements. Tous les secteurs sont demandeurs, en particulier ceux du tourisme, de l'artisanat, et de l'industrie. Mais les investisseurs les plus connus restent Pfizer, dans le secteur de la fabrication des médicaments, Nestlé, Italcimenti qui a une cimenterie à Hrara, CMS Energy qui opère dans le secteur de l'énergie électrique à Jorf Lasfar et ABB. En tout, le Doukkala Abda assure 70% de la production nationale de l'énergie thermique distribuée par l'ONE. On y recense 5 % de l'effectif industriel du pays, soit un total de 24433 personnes dont près de 12000 employés dans l'activité d'extraction et de valorisation des phosphates. Il est vrai que dernièrement, l'effectif a tendance à baisser en raison de la progression de la mécanisation, de la concurrence internationale et des fluctuations de l'économie mondiale. La transformation des phosphates en acide phosphorique et en engrais assure la moitié des quantités commercialisées sur le marché international. Suite à l'ouverture des marchés de l'Europe de l'Est, le secteur est appelé à renforcer son activité de traitement des phosphates. Pour l'avenir, la passation de pouvoir déjà très perceptible aujourd'hui, se fera certainement avec le tourisme, secteur dont les potentialités d'investissements sont énormes dans le Doukkala-Abda. Prémice de ce tournant, l'aménagement du littoral Mazagan-Mogador par le Belge Thomas Piron, dans le cadre de l'objectif 10 millions de touristes en 2010. Il s'agit de l'un des plus gros investissements dans la région.