A l'instar de la majorité des escrocs, ce père de famille, quadragénaire, nie devant le juge de la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance de Casablanca avoir filouté qui que ce soit. Il explique qu'il a rompu avec le passé et qu'il s'est repenti depuis sa dernière sortie de prison après y avoir purgé une peine de dix-huit mois. Mais qui a poussé ces personnes à porter plainte contre lui ? C'est la question évidente que lu pose le juge. Pour toute réponse, le suspect père de trois enfants, se contente de dire : «Je ne sais pas». Toutefois, le procès-verbal de son audition mentionne qu'il a tout avoué devant les éléments de la police judiciaire. Il leur a affirmé qu'il a arnaqué plusieurs personnes dont quelques-unes qui ont préféré ne pas porter plainte. A ce propos, il avait promis à certaines victimes de les recruter dans des établissements publics et à d'autres de les aider à immigrer vers l'Europe. Il leur proposait également différents services, et ce contre des sommes allant de cinq mille à vingt mille dirhams. Mais une fois l'argent en poche il disparaissait dans la nature. Prenant la parole, le substitut du procureur du Roi a requis la peine maximale contre lui en se fondant sur ses deux antécédents judiciaires qui lui ont coûté respectivement huit mois et dix-huit mois de prison ferme. Quant à l'avocat de la défense, il a réclamé son acquittement en se basant sur les disculpations de son client tout en confirmant qu'il a changé depuis qu'il a quitté la prison. Jugé coupable pour escroquerie avec récidive, il a été condamné à deux ans de prison ferme.