Ils demandent la proposition d'un calendrier de réouverture et de montée en puissance de la jauge de spectateurs Les professionnels du secteur cinématographique ne cessent de multiplier les appels pour la réouverture des salles de cinéma. Dans une lettre ouverte signée par son président, Al Hosain Boudi, la Chambre marocaine des salles de cinéma (CMSC), interpelle le ministre de la culture et le président du Centre cinématographique marocain pour y confier sa profonde inquiétude face à la situation inquiétante des salles obscures. Dans cette massive alarmiste, la CMSC affirme dans sa lettre que «malgré les efforts récents d'investisseurs au Maroc, le secteur de l'exploitation cinématographique est encore tout petit, et à bien du mal à se faire entendre des autorités comparativement à d'autres groupements professionnels nettement plus puissants tels que la restauration ou le tourisme». En effet, la CMSC alerte en effet sur les plates-formes telles que Netflix qui engrange des centaines de millions de dirhams de recettes au Maroc sans payer aucun impôt, et qui grâce à la crise Covid a encore fortement augmenté son nombre d'abonnés. «Entre 2020 et 2021 de très nombreux pays ont finalement imposé à Neflix de s'acquitter de l'impôt en local, et nous avons alerté la DGI, via le Centre cinématographique marocain, sur le manque à gagner colossal pour le Maroc que représentent les revenus de ces plates-formes, car il est particulièrement injuste que même fermés. Nous exploitants de cinéma au Maroc, payons encore des impôts alors que nous sommes en état d'asphyxie, et cela pour la santé de tous les concitoyens marocains», lit-on dans la lettre. Dans le même cadre, les professionnels demandent en urgence aux autorités de «rouvrir les cinémas, avec une annonce ferme trois semaines avant cette date afin de relancer la lourde machine qu'est l'exploitation cinématographique (programmation, vérifications, techniques, communication)». Par la même occasion, la CMSC rappelle que des mesures barrières ont été définies dans un cahier des charges signé par tous les exploitants de cinéma avec le CCM début juillet 2020, mais jamais a eu l'occasion de le mettre en application. «Dans le monde entier, jamais un seul cluster n'a surgi d'une salle de cinéma ouverte durant la pandémie. Mais au-delà de cela nous sommes prêts à modifier la jauge à 30% au lieu de 50% si cela peut accélérer la réouverture des cinémas». Enfin, la CMSC demande la proposition d'un calendrier de réouverture et de montée en puissance de la jauge de spectateurs. «Nous souhaitons vous faire une première proposition que les autorités sanitaires pourront ajuster en concertation avec les professionnels du secteur», indique-t-on dans la lettre. Pour rappel, selon le dernier bilan cinématographique, le Maroc compte au total 27 salles de cinéma. Celles-ci «sont au bord de la faillite et se dirigent vers la fermeture», avait alors averti la CMSC, qui déplorait déjà la fermeture définitive de 250 autres.