Elles ont été les premières à souffrir des conséquences socio-économiques du Covid-19 «La pandémie du Covid-19 a anéanti des dizaines d'années de progrès en matière d'égalité des sexes. Pertes d'emploi massives, fardeau toujours plus lourd des soins non rémunérés, scolarité perturbée, explosion de la violence domestique et de l'exploitation». Traditionnellement, la Journée internationale de la femme célébrée le 8 mars est une occasion de dresser le bilan des avancées réalisées en matière de droits des femmes mais aussi de faire prendre conscience que les inégalités entre les deux sexes persistent toujours. La pandémie du Covid-19 a accentué les inégalités hommes-femmes. Elles ont été les premières à souffrir des conséquences socio-économiques du virus. La situation financière des femmes s'est nettement détériorée lors de la crise sanitaire. La principale cause résulte de leur vulnérabilité sur le marché du travail. Les inégalités sur le marché du travail peuvent également s'observer au niveau de la mobilité professionnelle. Les femmes font face à moins d'opportunités que les hommes dans pratiquement tous les aspects de la mobilité du travail. Elles continuent d'être largement exclues du marché du travail et sont de loin plus touchées par le chômage. En 2020, le taux de chômage des femmes est passé de 13,5 à 16,2%. L'autre constat alarmant est qu'une grande partie d'entre elles exerce un emploi non rémunéré. Selon le HCP, le travail non rémunéré concerne 35% des femmes contre seulement 8,6% pour les hommes. Elles ont aussi davantage souffert de la perte de revenus et sont de ce fait plus exposées aux crises financières. Les femmes gagnent moins que les hommes et exercent globalement des activités dans des secteurs à faible rendement. Comme l'a souligné le secrétaire général de l'ONU , António Guterres, à l'occasion de cette journée internationale «La pandémie du Covid-19 a anéanti des dizaines d'années de progrès en matière d'égalité des sexes. Pertes d'emploi massives, fardeau toujours plus lourd des soins non rémunérés, scolarité perturbée, explosion de la violence domestique et de l'exploitation : les femmes voient leur existence bouleversée et leurs droits s'éroder». Dans ce contexte difficile et exceptionnelle, les femmes ont eu de nombreuses difficultés à concilier le travail avec la vie personnelle. Une grande partie d'entre elles a reconnu se sentir plus stressée, angoissée en raison de leurs multiples tâches quotidiennes. Dans son enquête, le HCP avait d'ailleurs révélé que les femmes vivant dans les ménages avec trois enfants sont plus nombreuses à déclarer avoir des difficultés à concilier activité professionnelle et travaux domestiques (31% contre 18% pour les ménages sans enfants). Il est temps de prendre des mesures radicales et positives en vue de corriger ces inégalités de longue date dans de multiples domaines de la vie des femmes. La réponse économique et les politiques de reprise après la pandémie doivent tenir compte spécifiquement de l'impact sur les femmes . Prendre les bonnes mesures dès à présent en vue d'un avenir restauré pourrait apporter à la fois soulagement et espoir aux femmes.