Le centre des jeunes dirigeants (CJD) tient son second congrès à Marrakech, les 17 et 18 juin. Zakaria Fahim, président du CJD Casablanca de 2003-2005 et actuellement vice-président national du CJD revient sur certaines propositions du Centre. ALM : Votre mouvement se veut être un agitateur d'idées et une force de propositions pour une entreprise pérenne, Pouvez-vous nous en dire un peu plus ? Zakaria Fahim : Notre devise : l'Economie est au service de l'Homme avec un grand «H». Un proverbe arabe écrit certainement par un JD décrit merveilleusement cela : «Ce qui fait la différence entre un désert et un jardin, ce n'est pas l'eau mais l'Homme ». Le CJD est effectivement une association apolitique de jeunes dirigeants, un lieu de réflexion collective et prospective sur l'entreprise et sur les mutations de l'environnement. Nous voulons être un laboratoire d'innovation économique et sociale. La force du CJD, c'est de mettre en place dans l'entreprise des pratiques innovantes en terme de management, d'organisation, de relations sociales. Le dirigeant doit s'inscrire dans un cycle initiateur de performance. Le CJD permet de rompre son isolement, de se former et d'élargir sa vision et anticiper pour une performance partagée. Votre congrès de Marrakech, qui se tient les 17 et 18 courant, s'inscrit-il dans cette dynamique ? Tout à fait, notre congrès biannuel est un moment fort d'échanges d'expériences et surtout une occasion pour présenter les réalisations opérées sous le mandat de notre président national pour la période 2003-2005 Khalid Karraz. Son Thème «Mon entreprise, mon avenir» résume à lui seul notre conviction : l'entreprise est le moteur du développement socio-économique. A nous, dirigeants, de prendre nos responsabilités et d'être acteurs pour plus de création de richesses pour toutes les parties prenantes. Nous avons décliné cette rencontre en 3 axes,” l'entreprise Maroc : notre avenir”, l'entreprise d'aujourd'hui: à réinventer” ainsi que l'entreprise à venir, une affaire d'état. Certaines de vos propositions sont trop avant-gardistes, voire difficiles à mettre en place, j'en veux pour preuve celle préconisée pour combattre l'handicap. Pouvez- vous nous en dire plus ? Tout d'abord, nous pensons que notre proposition sort certes du cadre classique mais se veut être une solution réaliste et réalisable pour un Maroc plus solidaire. Soyons égoïstes, partageons. Nous devons oser et apporter des solutions concrètes qui confirment notre engagement pour un Maroc plus solidaire et convaincu que le proverbe chinois : «donnez un poisson à un homme, vous le nourrissez pour un jour; apprenez lui à pêcher, vous le nourrissez pour la vie» s'inscrit dans notre vision où l'Homme est central. Pensez-vous que l'impôt sur la succession est applicable ? Oui, bien sûr. Nous proposons de mettre en place un impôt sur la succession sur les revenus non productifs et ce à partir d'un seuil. Nous voulons en finir avec la rente à vie et faire en sorte que l'argent qui dort et ne sert ni son propriétaire ni la collectivité puisse être orienté vers l'investissement productif. Cet impôt permettra aussi d'améliorer l'assiette fiscale sans surtaxer le travail et de donner de la dignité à cette minorité visible. Arrêtons de croire qu'une pièce apporte du bonheur. Cet impôt sur la succession trouve sa légitimité dans l'argent non exploité et permettra de créer un fonds d'investissement pour l'aide à la réinsertion des handicapés. Ce fonds pourra servir à financer la création et la modernisation de l'entreprise. Ces deux composantes sont étroitement liées. Tout est question de sens et de meta objectif que nous voulons fixer. Pour le CJD, c'est clair, chacun d'entre nous est un acteur et notre richesse est dans la diversité, dans le respect d'autrui et dans la valorisation des hommes et des Femmes. Osons nos idées et continuons de rêver grand pour un Maroc plus juste et plus riche pour tous.