Le choix du chanteur marocain Fouad Tarab vient de se porter sur le poème «Limada» (Pourquoi) de l'auteure marocaine Samira Farji pour l'interpréter en chanson. Cette sélection du chanteur, que le public marocain a découvert en 2017, se fait au moment où un certain nombre d'artistes estime que les poèmes destinés à la chanson sont inexistants alors que les poèmes marocains foisonnent. C'est le cas de cette poétesse marocaine dont la démarche est susceptible d'extirper la chanson de son pays et celle arabe de son déclin. Il semble qu'il suffit de s'y intéresser puisque d'autres poètes marocains ont créé des textes aptes à être chantés comme l'a fait Samira Farji dont la poésie n'est pas à sa première interprétation. Déjà, la chanteuse libanaise Ghada Choubir, à la voix d'opéra, a interprété en 2017 le poème «Wahdaka» (Toi seul) de l'auteure marocaine. Une œuvre interprétée sur les scènes internationales. C'était d'ailleurs la première fois qu'une artiste arabe interprète un texte d'une poétesse marocaine. Et ce n'est pas tout. La star tunisienne Lotfi Bouchnak a interprété et composé trois poèmes de Samira Farji qui y exalte trois pays. Il s'agit du Royaume à travers «Maghriboun la yaghroub» (Un Maroc dont le soleil ne se couche pas). L'artiste a également chanté pour le Liban selon les vers de «Watanou Lhawa ma arwaâk» (Que tu es magnifique, patrie de la passion !). Un autre poème consacré à la révolution soudanaise sera également interprété, en chanson, par l'artiste tunisien dans le cadre d'une collaboration continue entre lui et la poétesse marocaine appelée «La dame de la poésie». Elle compte déjà à son actif quatre recueils. Son cinquième recueil «Nour» (Lumière) étant prévu pour bientôt. Il comprendra d'ailleurs «Magriboun la yaghroub». Pour rappel, Samira Farji, d'origine oujdie, est considérée parmi les voix poétiques classiques rares. A propos d'elle, docteur Abbas El Jirari indique que c'est une poétesse «unique». A son sens, elle maîtrise le poème classique du vingt-et-unième siècle. Il l'a d'ailleurs qualifiée de «planète qui illumine notre firmament». Chose qu'elle démontre par la qualité de ses poèmes qui ont tendance à être sollicités davantage par les artistes arabes.