Aucune crise de liquidité ne se profile à l'horizon. Pas besoin de s'inquiéter, l'approvisionnement en monnaie fiduciaire est suffisant. De même, l'incitation à l'usage du canal digital est à la fois une question de gestion des flux des clients au niveau des banques et une mesure de prévention contre le risque de contamination par le coronavirus. C'est ce qu'a tenu à souligner l'ensemble de l'écosystème banquier à leur tête la banque centrale. En effet, Bank Al-Maghrib a tenu à rassurer les citoyens lundi quant aux disponibilités de fonds au niveau du secteur bancaire. Dans un communiqué rendu public lundi, la banque centrale annonce avoir coordonné avec le secteur bancaire pour que l'ensemble des guichets automatiques bancaires soit alimenté de manière continue afin de répondre aux besoins de l'ensemble des citoyens. Et d'insister sur la suffisance de l'approvisionnement en monnaie fiduciaire. Une bonne gestion de flux en agence Le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM) a quant à lui dévoilé les dispositions du secteur pour prévenir la propagation du coronavirus aussi bien au niveau des ressources humaines qu'au niveau de la clientèle. Principale mesure prise la limitation du nombre d'accès des clients aux agences bancaires. Les points bancaires accueilleront désormais entre 5 à 10 clients en même temps et ce en fonction de l'importance de l'agence. De même, l'accès aux guichets bancaires sera régulé par l'agent de sécurité de la banque à l'entrée, «tout en faisant patienter s'il y a lieu les clients qui seraient en attente à l'extérieur de l'agence», peut-on relever du communiqué du GPBM qui sollicite, par la même occasion, la coopération des clients afin d'assurer le bon déroulement des attentes éventuelles à l'extérieur des banques. Les professionnels des banques s'engagent par ailleurs à fluidifier les passages des clients et l'exécution des opérations bancaires. Le GPBM invite les clients à utiliser le canal digital, notamment les guichets automatiques, pour éviter les contacts physiques qui risqueraient de générer d'éventuelles contaminations. Les recommandations du FMI aux banques centrales Ces dispositions prises s'inscrivent en parfaite lignée avec les recommandations du FMI qui le jour même a dévoilé ses consignes de riposte à la crise du coronavirus. L'institution financière a demandé aux banques centrales de soutenir la demande et la confiance en assouplissant les conditions financières, en assurant le flux du crédit vers l'économie réelle ainsi qu'en promouvant la liquidité des marchés financiers intérieurs et internationaux. «Les banques centrales doivent fournir de la liquidité pour assurer le fonctionnement du marché et atténuer les tensions sur les principaux marchés de financement, à travers des opérations «d'openmarket», le prolongement des échéances de prêt et d'autres mesures comme l'achat ferme et la prise en pension de titres», recommande le FMI. Dans cette configuration, l'assouplissement monétaire soutiendra la demande et la confiance, tout en réduisant le coût de l'emprunt pour les ménages et les entreprises. Le FMI appelle par ailleurs à réduire le taux d'intérêt là où existe une marge. Quant aux mesures de relance, elles peuvent, selon le FMI, prendre la forme d'un cadrage prospectif de la trajectoire de politique monétaire prévue et d'une expansion des achats d'actifs y compris les actifs risqués. A ces dispositions s'ajoute également l'instauration des mesures provisoires ciblées qui seront bénéfiques aux secteurs les plus éprouvés. Le FMI indique, dans le même contexte, qu'une action coordonnée des banques centrales du G-7 peut assurer la stabilité de l'économie et des marchés financiers mondiaux. Cette action pourrait être sous forme d'un assouplissement monétaire coordonné et de lignes de crédit réciproques en faveur des pays émergents pour atténuer les tensions sur les marchés financiers mondiaux et sur la liquidité. «Un relâchement monétaire dans les pays du G-7 donnera de la marge aux banques centrales des pays émergents et des pays en développement pour leur emboîter le pas afin d'appuyer la demande intérieure», peut-on lire du FMI qui voit en la flexibilité du régime de change un moyen de contrebalancer les chocs extérieurs. Le FMI estime, en contrepartie, qu'une intervention sur le marché des changes peut s'avérer nécessaire en cas de désordre. De même, des mesures provisoires concernant les mouvements de capitaux peuvent s'imposer particulièrement dans les situations de crise ou de crise imminente.