Les éditeurs autorisés à imprimer les livres en perspective de la prochaine rentrée Les autorités préparent déjà la prochaine rentrée scolaire. En effet, le ministère de l'éducation nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique vient d'annoncer la révision d'une nouvelle vague de manuels scolaires. Dans le détail, le département dirigé par Saaid Amzazi vient de communiquer les annexes aux contrats d'élaboration, d'impression et de publication de manuels scolaires approuvés par le ministère, aux éditeurs concernés. Ces annexes font, en effet, office d'autorisation écrite. Le ministère précise cependant que les autorisations en question sont liées aux livres dont les contenus ne seront pas modifiés ou ne feront l'objet d'aucune évaluation. Le nombre de ces livres s'élève à 344 sur 390 manuels prévus pour la rentrée prochaine 2020/2021. Dans un autre registre, le ministère s'engage à donner les autorisations nécessaires d'impression pour les 46 livres restants avant le 1er juin 2020. Ce retard est expliqué, selon les responsables, par la procédure suivie. En effet, les quarante-six livres en question seront soumis au processus de développement en phase avec les mises à jour des curricula de l'enseignement primaire et ce, après évaluation et approbation. Il faut dire que ces mesures rentrent dans le cadre des exigences de l'article 27 de la loi-cadre n°17-51 sur le système d'enseignement, de formation et de recherche scientifique, ainsi que dans le cadre de la mise en oeuvre du projet n ° 7 de la vision stratégique de la réforme 2015-2030 relative au développement du modèle pédagogique. Les responsables disent également que ces actions sont destinées à mieux préparer la rentrée scolaire 2020-2021 et permettre aux maisons d'édition nationales de prendre toutes les mesures et procédures nécessaires pour lancer le processus d'impression tôt afin d'assurer la distribution des manuels dans les délais spécifiés. Le département de l'éducation nationale peut surtout éviter des retards dans la livraison des manuels scolaires comme ce fut le cas lors des dernières années. Pour rappel, la tutelle était dans une véritable course contre la montre durant la rentrée scolaire passée pour boucler l'opération de distribution des manuels actualisés avant la fin de septembre dernier. La direction des curricula au ministère de l'éducation nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique avait alors supervisé l'actualisation de 49 manuels, sur un total de 390 homologués, concernant les quatre premières années de l'enseignement primaire. Cela dit, malgré les efforts annoncés par les responsables, quelques manuels étaient toujours introuvables quelques semaines après la rentrée scolaire alors que les libraires dénonçaient dans certains villes des ruptures de stocks répétés. Reste à savoir si les autorités pourront éviter le même scénario pour la rentrée prochaine sachant que le renouvellement des manuels devra prendre du temps avant de recevoir les visas nécessaires pour démarrer l'opération d'impression et de distribution. Réforme Le Conseil supérieur de l'éducation avait estimé dans un rapport publié en octobre 2019 que les objectifs de la vision stratégique de la réforme ne seront pas atteints en 2030. Cette évaluation de la vision stratégique a été menée à travers «l'Indice national de développement de l'éducation» (INDE) conçu par l'Instance nationale d'évaluation. Cet indice composite qui compile au total 157 indicateurs permet non seulement de dresser l'état de la situation de l'éducation et de son évolution mais également d'identifier les sources de force et de faiblesse de l'éducation au Maroc. A noter que par rapport à l'année 2015, l'INDE a augmenté de 2,3 points. Même sous l'hypothèse d'une progression linéaire de 2,5 points tous les trois ans, le Maroc atteindra une valeur de seulement 63,5% en 2030, ce qui ne correspond même pas aux deux tiers des objectifs stratégiques de la vision. L'un des obstacles majeurs a trait à la généralisation du préscolaire. L'offre du préscolaire public reste encore timide. La part des élèves de l'enseignement préscolaire public est en dessous de 13% (12,8% en 2018). Il faut aussi relever que l'abandon scolaire continue de priver des milliers d'enfants de leur droit à l'éducation de base.