L'intérêt des producteurs et réalisateurs étrangers pour le Maroc n'est plus à démontrer. Ce qui reste à l'être, c'est la procédure à suivre pour tourner ici. Indications de Abdelkader Hallaoui, Chef de la division de la production au CCM. Des paysages à couper le souffle, une lumière généreuse et une main-d'œuvre qualifiée et « bon marché ». Les raisons qui poussent les réalisateurs et producteurs étrangers à tourner leurs films au Maroc ne manquent pas. L'intérêt croissant pour le pays n'est plus à démontrer. Mais la procédure à suivre pour pouvoir tourner au Maroc reste méconnue. Parmi ses attributions, le Centre cinématographique marocain (CCM) a pour prérogative de délivrer les autorisations d'exercice aux producteurs et de tournages, pour des projets marocains comme étrangers. Pour Abdelkader Hallaoui, Chef de la division de la production au sein du CCM, également en charge des tournages étrangers au Maroc, la procédure est des plus simples quand il s'agit de spots publicitaires, de reportages, court-métrages… «Il suffit que la société intéressée nous envoie un fax expliquant l'objet du tournage et remplisse le formulaire de demande de tournage. Toutes nos prestations sont gratuites», déclare M. Hallaoui. Si tel est le cas pour les «petits» tournages, la procédure se complique davantage quand il est question d'un long-métrage. Il existe à cet égard deux types d'autorisations, explique le responsable du CCM. La première en est l'autorisation d'exercice de production par une société marocaine. Là aussi, il y a deux cas de figures possibles. Le deuxième est relatif aux tournages étrangers. « Dans le cas où la société produit pour elle-même, elle doit, en plus de la demande de visa de tournage, présenter ses statuts et son registre de commerce. Qu'elle soit une S.A ou une S.A.R.L. Si une société donnée a l'intention de faire de la prestation de services pour un tiers, il lui faudra un visa d'agrément », précise-t-il. Des conditions draconiennes devraient être remplies avant l'obtention de ce visa. Une S.AR.L devrait avoir un capital égal ou supérieur à 300.000 DH. Pour une S.A, le capital doit être égal ou supérieur à 500.000 DH. « Le capital doit être entièrement libéré », ajoute M. Hallaoui. A cela, s'ajoute la condition que la société doit avoir à son actif au moins un long-métrage ou trois court-métrages déjà réalisés. « Il y va de la capacité de la société à présenter des garanties quant à sa solvabilité et son expérience », commente-t-il. Les règles deviennent nettement plus souples pour les tournages de films étrangers. Il suffit de présenter le scénario du film et la demander d'autorisation pour se voir accorder le visa de tournage. La réponse du CCM se fait dans les 48 suivant le dépôt de la demande. Fait notable : « pratiquement toutes les demandes reçoivent des réponses favorables. A quelques rares exceptions, le taux d'acceptation est de 100% », indique le chef de la division de la production. Le nombre global des films tournés entièrement ou partiellement au Maroc, y compris les films marocains, va de 600 à 800 films par année. Une moyenne de 20% des budgets de ces films est « dépensée » au Maroc. « Même si, directement, rien n'entre dans le budget de l'Etat, plusieurs secteurs tirent partie de cette activité. A commencer par l'hôtellerie, le transport, la location de voitures, la restauration. Il y a aussi, et surtout, le nombre considérable d'emplois que génèrent ces tournages. Nous avons également l'obligation morale de profiter aux techniciens marocains. C'est pour cela que nous exigeons à ce que 25% des techniciens d'un film donné soient des Marocains, détenteurs de leur carte professionnelle. Il y a également une disposition stipulant la présence d'un technicien stagiaire par 8 techniciens professionnels », conclut M. Hallaoui. Profitant du professionnalisme des autres, nos techniciens gagnent en performances. La qualité des derniers films marocains s'en est ressentie de manière significative.