Les institutions bancaires doivent s'ériger en levier de la jeune industrie cinématographique, en s'impliquant davantage dans la dynamique que connaît le 7-ème art au Maroc, a souligné Samy Layani, producteur franco-marocain. " Les banques doivent faire confiance à ce secteur prometteur, leur implication en ce sens est plus que nécessaire, afin de donner un coup de pouce à cette jeune dynamique ", a indiqué dans un entretien à la MAP, Samy Layani qui prépare actuellement le tournage, fin juin prochain à Ouarzazate, du film américain " The hills have eyes". Abondant sur les différentes issues à même de donner plus de propulsion au jeune cinéma marocain, Layani, qui est à sa 8-ème production au Maroc, a ajouté que le secteur a également besoin de l'apport des chaînes de télévision locales, puisque, dit-il, il est impensable de faire des films de qualité en reposant sur les seuls fonds de subvention. M. Layani, qui a salué le rôle promoteur du Centre Cinématographique Marocain (CCM), qui permet aux jeunes talents du secteur de s'exprimer et de produire des films de qualité, a estimé que " cette année est faste pour le cinéma marocain, avec sept productions en tournage, en plus des films étrangers tournés dans les plateaux naturels marocains ". A une question relative au tournage de films étrangers au Maroc, Samy Layani a fait remarquer que "le combat entre studios afin d'abriter les productions cinématographiques est très dur, dans la mesure où plusieurs pays disposent de conditions compétitives naturelles attractives ", citant à titre d'exemple qu'avant que le choix ne tombe sur le Maroc, " Les collines ont des yeux " que nous comptons tourner à Ouarzazate et à Marrakech était prévu au Mexique et surtout en Afrique du Sud où il y avait plusieurs opérations de repérage ". Dans ce contexte, le producteur a précisé que " les paysages naturels ne sont pas le seul atout primordial du Maroc, dans la mesure où de pareils plateaux peuvent exister partout dans le monde, plutôt la simplification des procédures administratives et la possibilité de faire des films financièrement dans la limite du raisonnable qui pourraient inciter les faiseurs de films à se diriger au Maroc ". Il a, à cet effet, estimé que " les tarifs mis en oeuvre par les autorités et les professionnels marocains, demeurent très objectifs, en plus de la nature de l'autorisation du CCM qui reste valable dans tout le pays, ce qui n'est pas évident dans d'autres contrées. Soulignant les progrès enregistrés dans ce domaine, Samy Layani a, toutefois, braqué la lumière sur deux genres de problèmes que rencontrent les producteurs étrangers au Maroc, le premier à trait au manque de techniciens. " On ne dispose pas encore de chefs opérateurs ni de monteurs, ni d'ingénieurs de son d'une certaine qualité ", a-t-il dit. Le deuxième problème à pallier reste celui des attitudes de certains responsables. " Il est impensable que même en disposant d'une autorisation, tu devrais également faire face à une quelconque pression demandant des contreparties exorbitantes pour laisser tourner sous différents prétextes ". " Les collines ont des yeux " sera tourné à Ouarzazate, du 27 juin au 15 août prochains, pour un budget de 15 millions de dollars. Mise en scène par le jeune réalisateur français Alexandre Aja, cette pellicule, qui inaugure les Cla-Studios d'Ouarzazate, est un remake d'un classique d'horreur, réalisé en 1977 par l'américain Wess Craven.