La protection des données à caractère personnel a été au cœur du débat des Centraliens et les Supélec du Maroc. Une rencontre a été tenue récemment à Casablanca à laquelle Omar Seghrouchni, président de la Commission nationale pour le contrôle de la protection des données à caractère personnel (CNDP), a été convié à la tribune. Cette conférence organisée par l'association CentraleSupélec Alumni en partenariat avec EMC, cabinet de conseil en stratégie et transformation a connu par ailleurs la participation de dirigeants d'entreprises et des décideurs dans des secteurs clés tels que la banque, l'offshoring, l'industrie, le digital et l'éducation. Une audience qui illustre clairement l'importance de ce sujet. «Ce sujet est d'un intérêt majeur et d'une grande richesse puisqu'il traite de questions au carrefour de trois univers : l'économie numérique, la technologie et le droit», précise Mustapha Metaich, Managing Partner du cabinet EMC. La question de la protection des données à caractère personnel a été examinée sur le plan juridique, technique et sociétal. L'idée étant de définir si cette question est un sujet de juriste, d'ingénieur ou un projet sociétal. Intervenant dans ce sens, Omar Seghrouchni a rappelé que la la loi 08/09 sur la protection des données personnelles a vu le jour avec le développement des activités d'offshoring. «Le Maroc a choisi de réglementer la protection des données dès 2009 par la loi 09/08, instituant entre autres la Commission nationale pour la protection des données à caractère personnel et les démarches de mise en conformité des responsables de traitement, en expliquant les grands processus de contrôle, de demande d'autorisation ou de notification», a-t-il rappelé. Le président du CNDP a insisté sur le caractère progressif de la mise en conformité des entreprises, mettant ainsi le point sur les rôles de la commission, souvent pas assez connus, en matière de formation, de conseil et d'accompagnement des opérateurs et des responsables de traitement. M. Seghrouchni a, par ailleurs, souligné que la crédibilité de la CNDP est avant tout celle des opérateurs en matière de protection des données personnelles, devenue un facteur déterminant pour les investisseurs pour leur choix d'implantation et un levier déterminant pour le développement économique. Le président de la CNDP a conclu que la réponse à la question sur le modèle de protection des données à caractère personnel revient à répondre à une question plus globale celle du modèle de société auquel les Marocains aspirent. Il a précisé dans ce sens que la question de la protection des données fait partie d'un écosystème global comprenant le dispositif d'éducation, d'encouragement de l'innovation et de l'investissement. De ce fait, de nouveaux métiers du futur vont émerger comme la pédagogie, l'économie ou l'anthropologie du numérique, en plus des profils d'ingénieur et de juriste.