La filiale du groupe Ynna, Super Cérame, spécialisée dans la fabrication de céramique se prépare à 2010. Même si l'entreprise est toujours aussi vulnérable face à la concurrence, son programme de développement semble atteindre sa vitesse de croisière. Super Cérame se prépare à l'ouverture des frontières. Après avoir mis sur place les outils nécessaires pour son développement, l'entreprise étale ses ambitions. Le staff de cette unité de fabrication de céramique qui revendique une part de marché de 40%, assure viser «la pôle position» au niveau du secteur. Le travail de restructuration déjà initié il y a quelques années semble atteindre la vitesse de croisière, mais non sans mal. «Nous avons consenti des investissements colossaux pour notre mise à niveau, mais le chemin n'est pas balisé pour autant», indique Fouad Benzakour, directeur général de Super Cérame. L'entreprise semble-t-il n'a pas encore atteint le niveau nécessaire pour faire face à la concurrence notamment espagnole et italienne qui s'accapare la part du lion au niveau des marchés de prédilection de Super Cérame. L'entreprise, qui exporte notamment vers l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique est sérieusement bousculée sur ces marchés au point que son offre de ventre se limite à des produits très spécifiques et les opérations d'exportation sont, pour leur part ponctuels, est-il indiqué. « Nous n'arrivons pas à atteindre la vitesse de croisière en raison de facteurs qui nous sont extérieurs », souligne Benzakour. Pour lui, le coût de l'énergie, deux fois supérieur par rapport aux concurrents est l'un des éléments les plus handicapants. «On ne peut pas être compétitifs alors qu'on est obligé d'utiliser le gaz propane au lieu du gaz naturel, que les taux d'intérêt bancaire sont important, que la justice n'est pas au point et que le code de travail n'est pas encore adopté», insiste le DG de Super Cérame. Ce dernier estime que les autorités ont également un rôle à jouer pour aider les entreprises à se mettre à niveau. En attendant, le staff de l'entreprise a décidé de prendre en main. Objectif, arriver à passer le cap 2010. Un plan de développement a d'ailleurs été mis sur les rails. La certification décrochée en 1997 puis reconduite en 2001 suite à un audit de confirmation, l'entreprise s'est attelée à la modernisation de son outil de production. Elle s'est dotée d'une nouvelle unité de fabrication automatique de mosaïque. Cette dernière, «la seule en Afrique», permet d'obtenir de «façon automatique des carreaux de mosaïque en Grés fin vitrifié», est-il indiqué auprès de l'entreprise. Résultat : réduction des coûts de production et augmentation de la productivité. Super Cérame a actuellement une capacité de production de 10.000.000 m2/an. Pour 2003, l'entreprise investira près de 80 millions de DH pour continuer à moderniser ses outils de production et augmenter sa capacité. «Nous ambitionnons d'augmenter notre capacité de production de 20%», précise Benzakour. L'image de marque de l'entreprise a reçu également un coup de lifting, immédiatement après l'absorption de l'unité de Kénitra, Gros Cérame. Une nouvelle identité visuelle a été élaborée et le groupe a ainsi reconsidéré sa stratégie de redéploiement et de partenariat au niveau national. Des conventions de partenariat avec le Conseil National de l'Ordre des Architectes, puis avec certains conseils régionaux relevant du même Ordre ont été signées et un programme de mise en place d'espace de vente a été initié. Un premier showroom, d'une superficie de 1.400 m2 a ainsi vu le jour à Casablanca dernièrement. D'autres ouvertures sont prévues notamment au niveau des villes de Marrakech, d'Agadir et Oujda. A noter que Super Cérame est filiale de la holding Ynna. Ce dernier s'est saisi de la totalité du capital de l'entreprise en 1995 dénommée alors Afri Cérame. Le groupe Chaabi a redressé la situation financière de l'entreprise en portant son capital à 100 millions de DH.