Durant l'année 2018, 662.586 citoyens marocains ont obtenu un visa pour pouvoir entrer et circuler librement dans l'espace Schengen. Presque 85% de ces visas ont été délivrés par les services consulaires français (362.000) et espagnols (200.000). En marge de la visite ces jours-ci au Maroc du ministre français des affaires étrangères, la question a été remise de nouveau sur la table, à savoir les procédures, frôlant parfois l'humiliation, auxquelles doivent se soumettre les demandeurs de visa. Ces demandeurs qui, en plus, ne retrouvent plus comme interlocuteurs en face d'eux que des agents et des prestataires qui ne jouent que le rôle de boîte aux lettres sans aucun lien administratif avec les services consulaires demandés. Même en cas de complications ou d'incidents durant la procédure, ces prestataires-dépositaires eux-mêmes n'ont souvent aucune emprise sur le traitement des dossiers de demandes. Mais le comble est que pour avoir droit à ce type de traitement très « limite », chaque demandeur doit s'acquitter de 60 euros qui deviendront bientôt 80 euros. Donc les 662.586 Marocains qui ont eu leurs visas Schengen en 2018 sont l'équivalent d'un volume de recettes minimal de presque 600.000 millions DH. Mais le plus souvent, la facture peut facilement monter au double avec les menues dépenses dans les locaux des prestataires pour les photos, la biométrie, l'assistance et tout un ensemble de prestations. Résultat des courses : les Marocains paient un milliard de dirhams pour se faire humilier !