Les verrous d'acier et de fer sont en train de sauter pour céder la place aux verrous «verts». L'ouverture des frontières est pour bientôt et les barrières douanières seront remplacées progressivement par d'autres, d'ordre environnemental et écologique. Le ton est déjà donné. Les verrous d'acier et de fer sont en train de sauter pour céder la place aux verrous «verts». L'ouverture des frontières est pour bientôt et les barrières douanières seront remplacées progressivement par d'autres, d'ordre environnemental et écologique. Le ton est déjà donné. Les Etats guettent le moindre dysfonctionnement en matière d'hygiène ou au non-respect de l'environnement pour se recroqueviller sur eux-mêmes. Les lobbies et les partis politiques verts montent en puissance à travers le monde et leur force de suggestion et de pression est de plus en plus perceptible. L'on se rappelle des concessions concédées dernièrement par le chancelier allemand Gerhard Schroeder pour constituer une coalition gouvernementale dans la douleur avec le parti vert qui compte des millions d'adhérents. Les groupes de pressions internationaux se comptent, quant à eux, par milliers et ne ratent aucune occasion pour faire entendre leur voix. Toutes les occasions sont bonnes (Sommets de la Terre, réunion de l'OMC, réunions de la Banque Mondiale,…) pour défiler, protester contre la dégradation de l'environnement, à tel point que les dispositifs sécuritaires mis en place par les Etats qui organisent ces manifestations s'apparentent plutôt à des états de siège. Cette dynamique qui se développe de plus en plus est bénéfique : elle a poussé la communauté internationale à marquer un temps d'arrêt pour repenser son évolution. Aujourd'hui, l'on est conscient qu'il ne faut pas produire simplement, mais produire proprement. Ceci pour la simple raison qu'il faut répondre aux besoins du présent sans compromettre la possibilité pour les générations futures de satisfaire les leurs. C'est l'essence même du principe du développement durable. Son corollaire économique a pour nom : l'éco-efficacité. Il s'agit là d'offrir, à prix concurrentiels, des produits et des services qui répondent aux besoins des êtres humains et qui accentuent la qualité de vie tout en réduisant progressivement les dégâts écologiques. Mais quel intérêt pour les industriels ? Il est manifeste : réduction des matières utilisées et de l'énergie, diminution des émissions toxiques; amélioration de la recyclabilité des matières; utilisation optimale des ressources renouvelables; prolongation de la durée de vie des produits. L'impact économique est donc évident. Seulement voilà, force est de constater que nos entreprises, malgré les fonds de dépollution qui existent, les encouragements des pouvoirs publics, les efforts de communication consentis, les managers tardent à franchir le pas. Seule une dizaine d'entreprises marocaines, constituées en majorité de filiales de groupes internationaux, sont certifiées ISO 14.001. Le chemin n'est donc pas tout à fait balisé. La mise à niveau qui passe inévitablement par le respect de l'environnement est toujours d'un vert douteux.