En dépit d'une féminisation accrue de l'activité économique, les femmes restent majoritaires quand il s'agit du chômage. Une enquête en explique les tenants et les aboutissants. Le travail des femmes occupe une place très importante, mais il reste toutefois largement en deçà des espérances. Une enquête publiée par le Centre d'études et de recherches sur la femme (Université Sidi Mohammed Ben Abdallah) révèle que le travail des femmes est souvent saisonnier, partiel ou à domicile. Ainsi, le taux d'activité des femmes âgées de 15 ans et plus a connu une croissance plus prononcée depuis 1982 (8%), 14,6% en 1984 et 16,8% en 1992. Entre 1987 et 1997, il est passé de 23,3 à 32,5% (en milieu urbain) alors que celui de la population masculine a évolué de 0,6%, atteignant ainsi 75,5% en 1998. En dépit d'une féminisation de la population active, le chômage des femmes en milieu urbain est en progression constante entre les années 80 et 90. En 1990, le taux est de 20,4% en milieu urbain, contre 14,2% pour les hommes. A la fin de 1998, il est évalué à 26,1% pour les femmes contre 18,2% pour les hommes. Cette croissance du chômage féminin est liée en grande partie à la nature du système productif, dont la caractéristique principale est d'entretenir la précarité de l'activité féminine, sous la forme d'une main-d'oeuvre occasionnelle circulant entre les pôles formel et informel. Par conséquent, la baisse des effectifs féminins a touché les principales professions, les industries et le commerce, à l'exception des services. D'une manière générale, le chômage des femmes continue à affecter, en particulier, les jeunes entre 20 et 24 ans, même si une légère baisse est constatée depuis une décennie (36% en 1984 et 33,9% en 1997). Par ailleurs, précise l'auteur, les taux de chômage croissent avec les niveaux d'instruction. La situation des femmes diplômées du supérieur est beaucoup plus problématique. En 1998, note-t-elle, le taux de féminisation de la population au chômage s'élève à 46 et à 29,4% pour les diplômés de niveau moyen.