Le texte au centre d'une journée d'étude organisée aujourd'hui à la deuxième Chambre Le projet de loi-cadre relatif à l'enseignement atterrit chez les conseillers parlementaires. Alors que le texte est toujours bloqué depuis de longs mois chez les députés de la première Chambre parlementaire faute de consensus, les locataires de la deuxième Chambre veulent déjà avoir leur mot à dire dans ce débat. Dans ce sens, une journée d'étude a lieu aujourd'hui à la Chambre des conseillers sur le projet de loi-cadre n° 17-51 relatif au système de l'éducation, la formation et la recherche scientifique. L'événement est organisé à l'initiative du groupement de la Confédération démocratique du travail (CDT) à la Chambre des conseillers, en partenariat avec le Syndicat national de l'enseignement, sous le thème «Pour une véritable réforme garantissant un enseignement public gratuit et de qualité pour tous». La journée d'étude doit connaître, selon les organisateurs, la participation du chef de gouvernement ainsi que le ministre de l'éducation nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique Said Amzazi. Le programme de la journée d'étude comporte également un mot du président du Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique sans oublier le président de la Chambre des conseillers. Reste à savoir si les partis politiques représentés à la Chambre des conseillers auront la même position que ceux de la première Chambre concernant les points litigieux contenus dans le projet de loi-cadre. Il faut préciser que la deuxième Chambre compte également dans ses rangs les représentants des centrales syndicales les plus représentatives ainsi que des membres de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). L'organisation de cette manifestation arrive à un moment où les forces politiques de la Chambre des représentants ne sont toujours pas parvenues à un terrain d'entente concernant la question des langues d'enseignement. C'est d'ailleurs le dernier et le principal obstacle devant le vote du texte par les députés. Pour rappel, l'article 31 contenu dans le projet ouvre la voie devant l'enseignement de certaines matières scientifiques et techniques par une ou plusieurs langues étrangères. Plusieurs groupes parlementaires sont pour l'ouverture sur d'autres langues pour l'enseignement des matières scientifiques, mais le Parti de la justice et du développement, principalement, voit les choses autrement. Certains de ses responsables pensent que les dispositions du projet de loi-cadre sont de nature à favoriser les langues étrangères principalement le français au détriment de la langue arabe. Le parti invoque dans ce sens l'article 5 de la Constitution du pays qui stipule que «l'arabe demeure la langue officielle de l'Etat. L'Etat œuvre à la protection et au développement de la langue arabe, ainsi qu'à la promotion de son utilisation. De même, l'amazigh constitue une langue officielle de l'Etat, en tant que patrimoine commun à tous les Marocains sans exception». Cela dit, la journée d'étude de la Chambre des conseillers doit relancer le débat sur ce dossier.