Le ministre de l'éducation nationale interpellé sur 9 dossiers par les parlementaires Les regards se tournent aujourd'hui vers la salle 8 à la Chambre des représentants. Et pour cause. La première Chambre accueille ce mardi une réunion consacrée à la rentrée scolaire en présence de Saïd Amzazi, ministre de l'éducation nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Pas moins de neuf points sont inscrits à l'ordre du jour de cette réunion organisée par la commission parlementaire permanente à la première Chambre chargée de l'enseignement, la culture et la communication. Autant dire que des moments difficiles attendent le numéro un du département de l'éducation nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, qui occupe ce poste depuis le début de l'année. C'est d'autant plus vrai que le ministre sera interpellé à la fois par les partis de l'opposition et les partis de la majorité parlementaire. Il faut dire que la réunion a été programmée suite à la polémique sur l'introduction du terme emprunté à l'arabe dialectal dans un manuel scolaire. Depuis le déclenchement de cette polémique, les réseaux sociaux se sont enflammés poussant le ministère de tutelle à publier un communiqué. Le ministère y avait expliqué qu'il s'agissait de 8 mots en darija sur les 150 pages d'un manuel qui contient 8.000 mots ajoutant que les mots en question n'ont pas d'équipement en langue arabe classique. «Le comité d'évaluation et de validation n'a pas trouvé de justification organisationnelle ou pédagogique empêchant l'utilisation de noms marocains (habillement et alimentation) dans les manuels», avait ajouté la même source. Cette réaction du ministère n'a cependant pas suffi à calmer les ardeurs des internautes ainsi que des organisations non gouvernementales sans oublier les forces politiques. Ceci explique la sortie du chef de gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, sur ce sujet. Dans une déclaration quelques jours par la suite, ce dernier avait affirmé que les langues officielles reconnues par la Constitution sont l'arabe et l'amazigh, et que l'article 29 de la loi-cadre régissant cette opération, examinée au Parlement, insiste sur l'obligation de l'usage uniquement de la langue en question, sans aucune autre. Et de poursuivre: «Nous n'avons aucun problème à renoncer à ces manuels et demander au ministère de tutelle d'y renoncer si les éducateurs, les linguistes et les commissions concernées et après la consultation du Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique le décident». Plus loin encore, El Othmani allait enfoncer le clou quelque temps après à l'occasion d'une réunion de son parti. Il a dans ce sens indiqué que la position du gouvernement est claire quant à la question de l'intégration de la darija dans les programmes scolaires ajoutant que «ceux qui défendent ce principe agissent contrairement à la Constitution, à la vision stratégique élaborée par le Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de recherche scientifique et au projet de loi-cadre déposé actuellement devant le Parlement dans l'attente de sa discussion». Reste à connaître la réaction du ministre de l'éducation nationale aujourd'hui devant les députés. Des moments difficiles attendent en tout cas le responsable.