La blockchain, chaîne de blocs en français, fait tellement parler d'elle par-delà les frontières que le débat ne peut passer inaperçu au Maroc. L'institut CDG (Caisse de dépôt et de gestion) y apporte, à son tour, son lot lors d'une conférence organisée vendredi dernier à Rabat. Cette rencontre, intitulée «Anticiper pour mieux accueillir la révolution blockchain», a été l'occasion pour les intervenants de mettre en avant les avantages de cette chaîne de blocs. Celle-ci étant, comme la définit Nadia Filali, directrice des programmes Blockchain au Groupe Caisse des dépôts (France) et membre du conseil d'administration de l'Agence de développement digital du Maroc, «une technologie». Et ce n'est pas n'importe laquelle! «Elle parle aux gens», avance Mme Filali. Mais ce n'est pas tout. La blockchain, qui permet le stockage et la transmission d'informations sans organe de contrôle, crée, selon ses dires, une forte compétitivité entre entreprises. «Cette technologie permet également aux citoyens de mieux gérer leurs données», détaille l'intervenante. Mieux encore, la chaîne de blocs contribue, selon ses dires, à l'émergence de nouveaux business models. Par l'occasion, l'intervenante cite les noms de personnalités internationales qui plaident en faveur de cette technologie. C'est le cas de Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international. «Pour d'autres experts, la blockchain est une innovation», enchaîne Mme Filali. Pour cette directrice, ce sujet compliqué est pris au sérieux. «La blockchain, qui est faite pour des gens qui ne se font pas confiance, est aussi un outil de signature électronique», ajoute-t-elle. La directrice met parallèlement l'accent sur la réglementation, l'acculturation du concept de cette technologie, la maturité technologique et la gouvernance. De son côté, Issam El Alaoui, directeur du Datalab au CIH Bank, estime que la révolution de la blockchain a un «apport pour la vie courante». Elle permet, selon ses dires, «une confidentialité des données». Dans ce sens, il cite l'exemple de la relation médicale. La chaîne blocs étant, comme il l'explicite, une plate-forme de gestion de cette relation. «Il n'y a pas de mot de passe perdu dans ce cas», détaille-t-il. A propos de la blockchain au Maroc, Mme Filali, qui annonce qu'une conférence y sera organisée en avril à propos du sujet, indique : «C'est pris en compte sauf qu'il y a des délais d'implémentation». Quant à M. El Alaoui, il a été clair: «La blockchain n'est pas interdite au Maroc. A leur tour, les banques sont contre les crypto-monnaies et non contre cette chaîne de blocs».