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«IBM a fourni 44.000 codes»
Publié dans Les ECO le 19 - 06 - 2017

Hicham Benbella, IBM Client Technical Advisor-Banking
Les Inspirations ECO : Tout le monde parle aujourd'hui de la Blockchain et de sa capacité à révolutionner la finance en particulier. En quoi cela consiste-t-il au juste ?
Hicham Benbella : La Blockchain est une technologie de stockage et de transmission d'informations, sécurisée et fonctionnant sans organe centralisant les données. Les données sont, en effet, dupliquées chez chaque partie prenante. Concrètement, la Blockchain consiste à enregistrer des transactions entre différentes entités chez chacune de ces entités sans recours à une base de données centrales. Pour expliciter ce schéma, on peut citer l'exemple du carnet de l'épicier du coin sur lequel il inscrit toutes les ventes à crédit. Le père de famille qui s'approvisionne à crédit garde lui aussi son propre carnet, qui n'est autre que le duplicata de ses transactions avec l'épicier. Le fait de pointer la similarité des données entre les deux carnets crée la confiance entre ces deux acteurs. La Blockchain peut être assimilée à ce double enregistrement, répété autant que le nombre des parties prenantes des différentes transactions. Cette méthode permet un stockage de la donnée de manière décentralisée et sécurisée. L'équivalent des carnets de l'épicier et du père de famille sont appelés dans la Blockchain, des Ledgers (Registres). La mise en place d'un réseau Blockchain permet de créer une confiance nouvelle entre différents intervenants. Cette confiance en Blockchain plutôt qu'en l'entité avec laquelle on va faire la transaction (dans le cas par exemple de l'import/export où l'on utilise le crédit documentaire) est la véritable disruption à mon avis.
Est-ce qu'il y a une entité qui assure la gestion de la Blockchain ?
Un réseau Blockchain se maintient lui-même. Il n'y a pas d'entités ou de personnes qui le gèrent en tant que tel, mais il y a des implémentations de la Blockchain qui sont présentes sur le marché. L'implémentation la plus en vue qui existe aujourd'hui est celle qui est open source, baptisée Hyperledger Project, initiée par The Linux Foundation qui cherche à mettre en place des protocoles standardisés pour la Blockchain. IBM a, d'ailleurs, fourni 44.000 codes en 2016 à cette initiative. Elle implémente par ailleurs la Blockchain pour ses clients.
La renommée de la Blockchain est intimement liée à celle du Bitcoin. Pourquoi ? Et comment la Blockchain permet-elle l'émergence d'une monnaie virtuelle ?
En effet, et à raison ! La première Blockchain est apparue en 2008 avec la monnaie numérique Bitcoin, dont le concept est intimement lié au nom de Satoshi Nakamoto, le mystérieux inventeur du Bitcoin (Bitcoin : a Peer-to-Peer Electronic Cash System). La Blockchain est de facto la technologie inhérente ayant permis à Bitcoin d'exister avec toutes ses propriétés (anonymat, finalité, sécurité, décentralisation). Mais si Blockchain et Bitcoin ont été construits ensemble, le périmètre d'application de Blockchain aujourd'hui va bien au-delà des monnaies virtuelles. De nombreux acteurs (entreprises, gouvernements, etc.) envisagent l'utilisation de cette technologie pour d'autres cas que la monnaie numérique.
Comment peut-elle révolutionner le secteur bancaire ou l'assurance ?
Selon la dernière étude d'IBM sur le sujet, 65% des banques dans le monde sont prêtes à utiliser Blockchain. Et si les banques sont pionnières, elles ne sont pas les seules, étant suivies par les grands groupes. Et cela n'est pas juste une étude théorique : IBM travaille avec les bourses de Londres et de Tokyo pour la mise en place d'application Blockchain pour la gestion des flux boursiers. En Estonie, la fondation pour l'e-santé a déployé cette technologie pour sécuriser les dossiers de plus d'un million de patients. Pour en revenir aux secteurs bancaire et d'assurance, la mise en place de la Blockchain simplifierait de manière drastique et avec un gain de temps énorme les transactions actuelles, tout cela, en garantissant la sécurité et la confidentialité des transactions. Prenons comme exemple le processus de compensation bancaire, ou la gestion des sinistres intra-compagnies d'assurance : les économies en temps et financières seraient conséquentes.
Comment contribue-t-elle à l'essor de la Fintech ?
L'expression Fintech combine les termes «finance» et «technologie»: elle désigne une startup innovante qui utilise la technologie pour repenser les services financiers et bancaires... Et les Fintech sont aujourd'hui en train de révolutionner le modèle financier en mettant en place des produits très pointus ou de niche, et qui concurrencent les entités établies. Blockchain est clairement un des outils qu'elles utilisent afin de révolutionner le doing business et ainsi bousculer la manière traditionnelle de partager des informations et d'effectuer des transactions.
Aura-t-il une influence sur le métier d'intermédiation en générale ?
Il est indéniable que le métier d'intermédiation sera influencé par l'adoption de la Blockchain. Cependant, mettre en place un réseau Blockchain ne veut pas dire s'affranchir des intermédiaires ou des autorités de contrôle. En prenant comme exemple le domaine bancaire, la différence serait que la Banque centrale ne sera plus au centre du réseau mais en fera partie en tant qu'acteur tout en exerçant pleinement son pouvoir de régulation et de contrôle.
Existe-t-il des risques dans l'adoption de la Blockchain ?
Il est de bon adage de citer que le risque zéro n'existe pas, Bitcoin a quand même permis de montrer que le système a une certaine solidité et résilience. Mais nous sommes aujourd'hui dans un monde en perpétuelle évolution. Un exemple serait que si demain la puissance de calcul des processeurs était décuplée à un très haut facteur, on pourrait prendre la Blockchain à défaut. Ceci dit, cela est peu probable et je m'attends à ce que les implémentations de Blockchain évoluent en même temps que la technologie.


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