De grandes questions seront abordées telles que la démographie contrastée du Nord et du Sud, la dimension humaine de la crise migratoire, la mobilisation des ressources face au changement climatique, ou encore la perspective d'une nouvelle crise financière internationale. Montée du populisme, replis identitaires, guerre commerciale... de nombreux points de rupture entre les Etats refont surface. En effet, la dernière élection présidentielle au Brésil et la politique étrangère des Etats-Unis reflètent les tendances importantes que connaît le monde actuellement remettant en question l'avenir de l'Organisation du Traité Atlantique Nord (Otan) et de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). C'est dans ce sens que se tient du 13 au 15 décembre 2018 à Marrakech la 7ème édition de la conférence internationale Atlantic Dialogues. Placée sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, cette rencontre de haut niveau est organisée par le think tank Policy Center for the New South. Elle abordera la thématique principale «Dynamiques atlantiques : surmonter les points de rupture». Plus de 350 participants issus de 90 nationalités y prendront part afin de trouver une nouvelle grille de lecture des grands enjeux géopolitiques et économiques du bassin atlantique. «Au-delà du constat, les Dialogues atlantiques visent à élaborer un autre discours et esquisser des solutions, en confrontant les points de vue des différents panélistes, du Nord comme du Sud. Ancrés au Maroc, un pays bordé par l'Atlantique et la Méditerranée, ils cultivent une excellence africaine, un esprit d'ouverture et une grande diversité», précisent les organisateurs de cette rencontre. L'objectif étant également d'initier un dialogue intercontinental et intergénérationnel entre les invités qui viennent cette année du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (25%), d'Afrique subsaharienne (22%), d'Europe (21%), d'Amérique du Nord (16%) et d'Amérique du Sud (11%). Ils appartiennent à des sphères de décision politique, du monde des affaires (15%), de la recherche (13%) et des think tanks (15%), du secteur public (13%), des organisations internationales (11%), de la société civile (10%) et des médias (9%). Lors de cette conférence, plusieurs responsables politiques sont attendus parmi lesquels figurent cinq anciens chefs d'Etat dont Pedro Pires (Cap-Vert), 15 ministres et anciens ministres, dont Anabel Gonzalez (Costa Rica), ancienne ministre du commerce extérieur, Amr Moussa (Egypte), ancien secrétaire général de la Ligue arabe, Lloyd Axworthy (Canada), président du World Refugee Council, ainsi que des diplomates chevronnés. Au programme, de grandes questions seront abordées telles que la démographie contrastée du Nord et du Sud, la dimension humaine de la crise migratoire, la mobilisation des ressources face au changement climatique, ou encore la perspective d'une nouvelle crise financière internationale. Dans cet agenda chargé, les jeunes ont également leur place avec la participation de 46 leaders âgés de 23 à 35 ans, venus de 25 pays. A cet égard, ces jeunes leaders ont suivi les 11 et 12 décembre des sessions de formation dispensées par des experts et des invités de la conférence, avant de participer pleinement aux Dialogues atlantiques. Dans l'ensemble et depuis son lancement en 2012, cette rencontre internationale cherche à désenclaver l'Atlantique Sud dans le débat géopolitique global, selon ses organisateurs. «Sa proposition, originale et décomplexée, consiste à converser sur un pied d'égalité, en abordant avec franchise les vraies questions, dans un débat basé sur les faits», ajoutent-ils. Notons que lors de la première journée de la conférence, le rapport Atlantic Currents, qui poursuit chaque année les réflexions engagées, sera présenté.