En 2019, et sous l'hypothèse d'une campagne agricole normale, la valeur ajoutée agricole reculerait de 1,7%. Les activités non agricoles afficheraient pour leur part une nette croissance par rapport à l'année précédente. Bank Al-Maghrib maintient son taux directeur inchangé. Son niveau actuel de 2,25% reste donc approprié. C'est ce qui a été décidé mardi lors de la deuxième réunion trimestrielle de la banque centrale. Cette réunion a été une occasion pour Bank Al-Maghrib de dévoiler ses prévisions à court et moyen termes. La croissance qui s'est accélérée à 4,1% en 2017 devrait revenir au titre de l'année en cours à 3,6 et à 3,1% en 2019. S'agissant de la valeur ajoutée agricole, elle poursuivrait, selon Bank Al-Maghrib, son trend haussier. Elle devrait s'accroître de 5,7% en 2018 et ce à la faveur de la bonne campagne agricole et du bon rendement de la filière céréalière. En 2019, et sous l'hypothèse d'une campagne agricole normale, la valeur ajoutée agricole reculerait de 1,7%. Les activités non agricoles afficheraient pour leur part une nette croissance par rapport à l'année précédente. Elles se situeraient autour de 3,2% en 2018 et 3,5% en 2019. S'agissant de la demande, Bank Al-Maghrib indique que «la consommation des ménages et l'investissement maintiendraient un rythme soutenu à moyen terme, tandis que la contribution des exportations nettes à la croissance redeviendrait négative». La banque centrale table dans ce sens sur une hausse de 5,8% des exportations en 2018 et de de 6,9% en 2019. Cette progression résulterait de la poursuite de la performance de l'industrie automobile avec la mise en production annoncée de l'usine Peugeot. Les importations augmenteraient de 7,2%. La hausse des achats du Maroc reste tirée par l'alourdissement de la facture énergétique et des acquisitions de biens d'équipement, avant de décélérer à 3,7% en 2019. Une amélioration des recettes voyages est également anticipée. Bank Al-Maghrib prévoit une hausse de 8% en 2018 et 4% en 2019. La dynamique des transferts des MRE se poursuivrait en 2018 avant de reculer l'année d'après. Un accroissement de 6% est ainsi prévu en 2018 contre un ralentissement de 4,1% en 2019. «Tenant compte du reliquat de 7 milliards de dirhams au titre des dons du CCG prévu pour 2018, le déficit du compte courant avoisinerait 4,1% du PIB au terme de cette année et s'allégerait à 3,6% en 2019», peut-on relever de la banque centrale. Bank Al-Maghrib indique, en outre, que les réserves de change termineraient l'année à 255,4 milliards de dirhams et ce sous l'hypothèse d'afflux d'investissements directs étrangers équivalents à 4,4% du PIB. En 2019, les réserves devraient revenir à 245,9 milliards de dirhams assurant ainsi 5 mois et 18 jours d'importations de biens et services. La banque centrale a, par ailleurs, rappelé que le crédit au secteur non financier a progressé de 4,1% à fin avril, avec une hausse notable des prêts à l'équipement, alors que les facilités de trésorerie ont accusé une diminution. «Tenant compte de ces évolutions, des perspectives de la croissance non agricole et des anticipations du système bancaire, la prévision a été revue à la baisse pour 2018 à 4% et maintenue inchangée à 4,5% pour 2019», explique dans ce sens Bank Al-Maghrib. Dans un contexte d'ajustement budgétaire, la banque centrale anticipe par ailleurs un déficit avoisinant les 3,4% du PI en 2018 et 3,3% en 2019. Notons que l'exécution budgétaire à fin avril s'est soldée par un creusement du déficit budgétaire de 1,4 milliard à 14,2 milliards, résultat en particulier d'un recul du solde positif des comptes spéciaux du Trésor. Les recettes ordinaires ont ainsi augmenté de 1,1%, reflétant principalement l'amélioration des rentrées au titre des impôts indirects, tandis que les dépenses globales se sont allégées de 1,1%, avec des baisses de 2,7% de l'investissement et de 11,7% de la charge de compensation.