Les épreuves ont été postées de nouveau dans les réseaux sociaux En dépit du dispositif musclé mis en place par les autorités, pas mal de candidats ont tenté de frauder en ce premier jour des épreuves du baccalauréat. En visite en compagnie du chef de gouvernement dans l'un des centres d'épreuve à Rabat, le ministre de l'éducation nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Saïd Amzazi, s'est voulu rassurant en déclarant que le démarrage des épreuves était réussi. Il a, cependant, fait savoir que les responsables ont détecté quelque temps seulement après le début des examens trois cas de fraude. Ce n'est pas tout. Le responsable a expliqué qu'un candidat a été arrêté et remis aux forces de l'ordre pour l'ouverture d'une procédure. L'arrestation est intervenue environ un quart d'heure après la publication des épreuves de la langue arabe dans les réseaux sociaux. A l'heure où nous mettions sous presse, ce bilan était bien évidemment toujours provisoire. Joint au téléphone, une source au sein du ministère nous a annoncé qu'un communiqué sera publié en fin de la journée pour faire le point sur la situation. La même source a tenu à expliquer que les épreuves n'ont pas fuité. «Il s'agit de quelques candidats qui ont photographié les épreuves réussissant par la suite à les poster sur les réseaux sociaux. Ces candidats ont été découverts et la procédure prévue dans une telle situation a été enclenchée», précise la même source. De son côté, le chef de gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, a expliqué que l'objet de sa visite dans un lycée à Rabat au cours du premier jour des épreuves est de s'enquérir des dispositifs mis en place pour garantir un bon déroulement de la session normale du baccalauréat. Pour ce dernier, le choix du lycée objet de la visite n'est pas fortuit. En effet, le lycée Charif Al Idrissi accueille des candidats à besoins spécifiques, nécessitant des mesures particulières pour leur permettre de passer les examens dans de bonnes conditions. S'agissant des dispositifs de contrôle et de lutte contre la fraude, le numéro un de l'Exécutif a déclaré au cours de la visite que l'épreuve du baccalauréat se développe d'année en année faisant savoir qu'au cours de chaque session de nouvelles actions sont adoptées pour permettre aux candidates et candidats de passer les examens dans une atmosphère transparente et équitable. El Othmani a insisté sur la volonté du gouvernement de lutter contre les fraudes dans les examens. Une lutte qui est de nature, selon la même source, à améliorer la qualité de l'enseignement. Pour rappel, le gouvernement avait annoncé il y a deux semaines un nouveau dispositif visant notamment à lutter contre toute tentative de triche au cours des épreuves du baccalauréat. Un nouveau décret vient d'entrer en vigueur concernant la répression des fraudes aux examens scolaires. A noter enfin que certaines opérations de fraude sont passibles d'amende ainsi que des peines d'emprisonnement. La loi en vigueur prévoit notamment des sanctions allant de 6 mois à 5 ans de prison et des amendes allant de 5.000 à 100.000 dirhams en cas d'utilisation de faux documents pour participer à l'examen, l'usurpation d'identité pour passer l'examen, la divulgation des questions et sujets d'examen par tout responsable concerné par la rédaction, le transport ou à la protection des fiches des épreuves. Candidats et contrôleurs Ils étaient 440.000 candidats à l'examen du baccalauréat hier. Selon le ministère de l'éducation nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, ce chiffre enregistre une hausse de 9,68% par rapport à l'année précédente. Les candidats issus de l'enseignement public représentent 70% du total alors que ceux de l'enseignement privé forment 7% des candidats. Les 23% de l'effectif global sont représentés par les candidats libres. Par ailleurs, le ministère de l'éducation nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique a mobilisé 41.660 surveillants et environ 40.000 professeurs pour corriger les 3,6 millions de copies prévues à l'issue des examens. De même, pas moins de 20.830 salles d'examen ont été préparées pour recevoir les candidats, réparties dans 1.500 centres d'examen dans les différentes directions régionales.