La levée de l'état d'urgence en Algérie a été au centre d'une discussion, mardi dernier, à la Ligue algérienne des Droits de l'Homme (LADDH). Un sujet qui soulève l'épineuse problème de la violation des droits de l'Homme dans ce pays. L'Algérie connaîtra-t-elle la fin de l'état d'urgence ? On se rappelle cette mesure qui a été décrétée, il y a de cela 13 ans, et plus exactement le 9 février 1992. Cet état d'urgence est dicté par un climat miné par la violence et l'instabilité totale. Une situation qui ne favorise guère une atmosphère de sécurité et de paix sociale. C'est du moins l'avis de la Ligue Algérienne de Défense des Droits de l'Homme (L'ADDH). Cette dernière fait partie de ceux qui militent pour la levée de l'état d'urgence et qualifie dans une déclaration rendue publique, hier, la date de promulgation de l'état d'urgence, le 9 février, comme un triste anniversaire. L'état d'urgence est, selon l'ADDH, restrictif. «Le maintien de cet état d'urgence autorise toutes les violations des droits de l'Homme, sous divers prétextes». La société civile algérienne et les associations des droits de l'Homme s'élèvent contre cette situation et revendiquent plus que jamais la levée de l'état d'urgence. «Cet état ne fait qu'imposer des restrictions à l'activité des partis politiques», a déclaré l'ADDH dans un communiqué relayé par les agences de presse. Cette même ligue souligne que cet état d'urgence est marqué également par l'arbitraire.«Des journalistes, des étudiants, des militants des droits de l'Homme et des citoyens défendant leurs droits croupissent dans les prisons pour des motifs fallacieux», ajoute l'ADDH. La ligue considère que "l'ensemble de l'appareil judiciaire est sous le contrôle permanent de l'administration". Il n'y a aucune liberté et le pays est miné par toutes formes de violence. Outre cela, l'ADDH dénonce les manquements judiciaires ainsi que le manque de pouvoir des partis politiques et des associations. Dans ce contexte, la ligue est même allée jusqu'à déclarer que «des décisions de justice bloquent le fonctionnement des partis politiques, des syndicats et des associations». Ici le contrôle de la Justice par l'Etat est évoqué. "L'Etat de droit a laissé place, selon la ligue, aux faits du prince, aux oukases de l'administration et à l'arbitraire des appareils de sécurité". Des appareils détenus par le pouvoir central qui contrôle tout. D'autre part, la ligue algérienne de défense des droits de l'Homme dénonce l'hypocrisie qui règne, quant à l'établissement d'une sorte de démocratie et à la promulgation d'un état libre et démocrate. D'après l'ADDH, il existe une surmédicalisation d'une pseudo-amnéstie. Cette dernière n'est qu'une façade et fait abstraction de toute forme de liberté. «La surmédicalisation d'une pseudo-amnéstie qui ignore toutes les revendications de vérité et de justice des familles disparus», déclare l'ADDH. Cet organisme réclame plus que jamais la levée de l'état d'urgence qui contribue, en quelque sorte, à créer un climat de haute tension et fait table rase de toutes les décisions stratégiques. «la pseudo-amnistie camoufle des décisions économiques stratégiques qui vont prendre davantage en otage les droits sociaux et économiques des algériens ". Ce propos renseigne sur la portée et l'importance de la levée de l'état d'urgence. Un sujet qui soulève l'épineux problème des droits de l'Homme en Algérie, des droits qui sont revendiqués et nullement respectés.