La finale aller de la Ligue des champions d'Afrique de football qui a opposé samedi soir le Raja de Casablanca au Zamalek d'Egypte s'est achevée sur un nul vierge (0-0); ce qui complique quelque peu la tâche des Verts. Le retour ne sera certes pas facile, mais rien n'est encore joué. Le Raja savait que la finale-aller de la Ligue des champions d'Afrique de football contre le Zamalek ne serait pas une partie de plaisir et qu'il serait difficile de rééditer l'exploit contre l'ASEC d'Abidjan en demi-finale retour. Devant quelque 90.000 spectateurs tout acquis à leur cause, les Diables Verts n'ont pu venir à bout d'une équipe égyptienne rompue aux joutes africaines (elle a tout de même quatre titres de champion d'Afrique dans son escarcelle !). Plus athlétiques que les Rajaouis, qu'ils ont dominés dans la plupart des duels, les joueurs du Zamalek ont –bien - joué la défense et pratiqué un marquage individuel strict sur les attaquants des Verts, notamment sur Aboucharouane, mis sous l'éteignoir par Bachir Altbia qui ne l'a pas lâché d'une semelle. Dès l'entame du match arbitré par le Sénégalais Mohamed Ali Dyalo, les Rajaouis se sont pourtant rués en attaque et ont copieusement dominé leur adversaire du jour, se créant trois occasions de but (4è, 25è et 36è minutes de jeu). Mais les Diables Verts, qui étaient ce soir habillés de blanc, se sont vite aperçus que cette équipe tactiquement très forte, allait leur imposer un pressing haut, avec en attaque le vétéran Hossam Hassan, qui, par sa roublardise, a perturbé la sérénité des défenseurs casablancais. Les dés étaient jetés : la rencontre allait se jouer en milieu de terrain. Ce qui correspondait parfaitement aux vœux des Egyptiens, également dominateurs sur le plan physique. Ce qui revient à dire que toutes les attaques des Casablancais se sont heurtées au double-mur des Cairotes. Et c'est sur le score de 0-0 que les deux équipes se sont séparées à la fin d'une première mi-temps qui n'a pas soulevé la passion des foules... Tout un chacun espérait que le sorcier belge Walter Meeuws allait concocter pour ses joueurs une tactique qui déstabiliserait les Egyptiens. Mais les plus avertis savent que les équipes égyptiennes en général excellent à gérer tactiquement ce genre de rencontres. Surtout quand elles jouent le match-retour à domicile. Cherchant la faille, les hommes de Walter Meeuws, qui ont fait illusion durant le premier quart d'heure de jeu de la seconde mi-temps, ont vu toutes leurs –rares - occasions butter sur les onze défenseurs égyptiens. Le Camerounais François s'est créé deux occasions (55è et 58è) et Tajeddine, une seule (81è). Les Casablancais ont même donné des signes inquiétants de faiblesse physique, à l'image de Nater, qui a été « le meilleur des 22 », mais qui a terminé le match sur les rotules. Si l'on y rajoute la sortie de Zakaria suite à une blessure, on comprend vite que la tâche est devenue plus difficile pour les coéquipiers de Jrindou. Et d'autant plud aisée pour des Zamalkaouis venus arracher le nul coûte que coûte. Plus le chrono tournait, plus on s'apercevait que les joueurs du Raja cédaient au découragement. Jouant sans créativité, ils balançaient de longs centres aériens incapables de déstabiliser des défenseurs égyptiens qui n'en demandaient pas tant. A la fin du match, les joueurs du Raja avaient le masque alors que ceux du Zamalek levaient les bras comme s'ils avaient déjà remporté la Coupe de la Champion's Ligue. C'est ce qui devrait motiver davantage les joueurs du Raja en vue du match-retour qui doit avoir lieu vendredi 13 décembre au Caire. De toute manière, ils n'ont pas le choix : c'est dans la capitale égyptienne qu'il faudra aller chercher le sacre. Les Rajaouis ont toujours bien évolué à l'extérieur. Même quand ils ont été battus à Abidjan, sur le score de 2-0. Et puis, en 1999, il avaient remporté le sacre continental aux tirs aux buts face à l'Espérance de Tunis après avoir fait 0-0 au Complexe Mohammed V de Casablanca et au Stade El-Menzeh de Tunis.