Entretien. Frère jumeau de Hossam, Ibrahim Hassan est l'un des défenseurs les plus connus en Egypte. A 36 ans, il caresse encore le rêve de remporter la Ligue des Champions avec le Zamalek. Après la finale –aller, samedi à Casablanca, il s'exprime. Aujourd'hui Le Maroc : Comment avez-vous entamé la rencontre contre le Raja ? Ibrahim Hassan : Nous étions conscients que le match serait très difficile. Les deux clubs ont pratiquement le même niveau puisqu'ils ont atteint la finale. L'état de la pelouse ne nous a pas permis de jouer un bon football. Mais nous avons fourni un jeu défensif et nous avons réussi à neutraliser les attaquants du Raja. Quelles étaient les consignes de votre entraîneur ? L'entraîneur brésilien Roberto Carlos Capral ne nous avait pas donné de consignes particulières. Il a tout simplement insisté sur le fait de revenir de Casablanca avec les moindres dégâts. Comment voyez-vous le match retour ? Le titre se jouera le 13 décembre au Caire. Rien n'est donc définitivement acquis, même si le Zamalek aura l'avantage de jouer à domicile et devant son public. A plusieurs reprises, le Raja a réussi des très beaux retournements de situations. Avez-vous senti une différence entre le Raja contre lequel vous avez joué samedi et celui d'il y a trois ans ? J'ai en effet joué contre le Raja il y a quelques années alors que j'évoluais au sein d'Al Ahly. Je trouve que la formation d'il y a trois ans est plus expérimentée. Les éléments contre qui on a joué samedi sont très bons, mais il leur manque ce petit quelque chose que donnent les longues années de compétition. Vous êtes un pur produit d'Al Ahly, pourquoi l'avez-vous quitté ? Vous savez, j'ai commencé avec le club Al Ahly dès l'âge de 13 ans. J'ai passé par toutes les catégories jusqu'à faire partie de l'équipe A en 1984. En compagnie de ce grand club égyptien, j'ai remporté plusieurs titres. Vous pouvez donc imaginer que notre départ du club, mon frère et moi, n'a pas été une décision facile à prendre. Plusieurs problèmes avec les staffs technique et administratif du ce club nous ont poussés à plier bagage. Quel genre de problèmes ? Au sein de ce club, plusieurs personnes ne nous voyaient pas d'un bon œil. Il n'acceptait pas le fait que nous soyons devenus des stars. L'atmosphère était devenue donc des plus lourdes. Comment pouvez-vous imaginer un joueur de football évoluer dans de telles conditions ? De plus, l'intérêt personnel passait avant l'intérêt du club et du football en général. Et l'offre du Zamalek s'est présentée ? C'était une sorte d'aubaine pour nous. Cette offre nous permettait de jouer pour un autre club tout aussi grand et fort qu'Al Ahly. Les dirigeants du Zamalek nous ont contactés pour nous demander de jouer pour eux. Nous n'avons pas hésité une seconde. Vous n'aviez pas songé à intégrer des clubs étrangers ? Nous avions plusieurs offres de la part de clubs turcs. Nous avons estimé, mon frère Hossam et moi, que notre carrière professionnelle était assez riche comme elle l'était. Nous avions évolué depuis 1990 en Grèce et en Suisse. Le championnat égyptien avait besoin de notre expérience. Quelle a été la réaction des supporters d'Al Ahly ? Au début, notre départ était très mal vu de la part des supporters. On nous a même traités de traîtres. Mais les gens ont compris par la suite ce qui nous a poussé à partir. C'est notre troisième saison en compagnie de ce club. Qu'en est-il de votre place en équipe nationale ? J'ai complètement tourné la page de l'équipe nationale. J'estime que j'ai donné tout ce qu'un joueur peut donner pour sa sélection nationale. Il fallait laisser l'occasion aux jeunes joueurs. Ceci me permet au moins de me concentrer sur ma carrière au sein du club. J'ai un titre de champion d'Afrique à conquérir. Il sera, Inchallah, le 35ème sacre de toute ma carrière.