Le dernier scandale de l'implication directe des militaires espagnols dans un trafic de drogue à grande échelle entre le préside de Mellilia et la péninsule ibérique n'est que la face apparente d'une gangrène qui mine la communauté espagnole établie sur les côtes du nord du Maroc, depuis fort longtemps. Le dernier scandale de l'implication directe des militaires espagnols dans un trafic de drogue à grande échelle entre le préside de Mellilia et la péninsule ibérique n'est que la face apparente d'une gangrène qui mine la communauté espagnole établie sur les côtes du nord du Maroc, depuis fort longtemps. Une communauté qui subit naturellement les travers et les vicissitudes de son statut de colonie off-shore, et qui se comporte comme toutes les communautés du genre, c'est-à-dire en marge de la loi et bénéficiant de toutes formes de passe-droits, de privilèges, de protections dans les sphères du pouvoir central, parce qu'elle fonctionne comme un puissant lobby qui bénéficie d'une large autonomie. Une communauté militaro-affairiste qui se nourrit de tous les trafics et qui prospère à l'ombre d'une économie informelle et grise qui a permis d'amasser des fortunes immenses et incontrôlables, de structurer des réseaux d'influence dans tous les centres de pourvoir, et essentiellement au sein du pouvoir militaire qui lui est organiquement lié. Trafics de drogues, de cigarettes, de boissons alcoolisées détaxées, filières de prostitution et de traite des blancs, contrebande en tout genre, y compris des produits chimiques dangereux qui ne sont pas uniquement des psychotropes, trafic de devises, blanchiment de l'argent sale, réseaux de trafic de main d'œuvre sans cesse alimentés par les filières organisées de l'immigration clandestine, débouchés pour les marchandises avariées ou frappées de vices de fabrication, ateliers et manufactures clandestins de toutes sortes, jeux de hasard clandestins, repères de mercenaires. Voilà ce qui peut tout à fait servir de notice descriptive des présides de Sebta et Mellilia sous régime militaire et colonialiste espagnols. Bien sûr, le premier souci de ceux qui profitent de ce système est de le faire durer, voire de le pérenniser. Devant ce qui est considéré comme une menace pour les privilèges acquis, les défenseurs de l'ordre établi montrent de plus en plus de signes de fébrilité et d'inquiétude, plus ou moins feints. Ce qui explique les récentes campagnes de surdimensionnement délibéré du potentiel et de la menace militaires marocains, visant au renforcement de l'armada ibérique sur le littoral marocain, bonifiant par la même occasion l'ascendant des militaires sur le pouvoir central madrilène et augmentant les opportunités de malversations et de détournements au profit du puissant lobby des promoteurs galonnés de ce stratagème. C'est la même logique qui est souvent utilisée par les mêmes milieux pour exercer un véritable chantage à la sécurité vis-à-vis des autorités communautaires de l'Union européenne pour obtenir toujours davantage de subventions sous prétexte de lutte contre l'immigration clandestine, de protection des produits agricoles ou d'autres intérêts considérés dans leur dimension étroite et à court terme. Autant de calculs qui portent un grave préjudice à toutes formes et promesse de coopération nord-sud dans le pourtour méditerranéen, soumis à une captation et une forte hypothèque de la part d'une idéologie aux forts relents franquistes et fascisants, allant à l'encontre de la marche du monde et de l'affirmation du droit des peuples, quels qu'ils soient.