Le groupe du PJD (majorité) s'intéresse aux mesures fiscales alors que le PAM (opposition) critique un déphasage avec le programme gouvernemental Le projet de budget 2017 franchit une nouvelle étape. Les parlementaires de la Chambres des représentants examinent les dispositions du projet de loi présenté la semaine dernière par le ministre de l'économie et des finances, Mohamed Boussaid. Il s'agit du tout premier test pour le gouvernement après son investiture il y a quelques jours par l'institution législative. Si l'Exécutif peut compter théoriquement sur une majorité confortable de 240 sièges à la première Chambre pour valider rapidement le PLF 2017, la position de la première force de la majorité parlementaire, en l'occurrence le Parti de la justice et du développement (PJD), est très attendue. Le groupe parlementaire du parti de la lampe (125 députés) affûte déjà ses armes. La réunion hebdomadaire du groupe a été consacrée quasi entièrement au projet de budget sous la conduite du vice-président du groupe, Abdellah Bouano, qui n'est autre que le président de la commission des finances à la première Chambre parlementaire. Les Pjdistes se sont surtout attardés sur les mesures fiscales contenues dans le projet de loi de Finances de l'année en cours. Un deuxième exposé au cours de ladite réunion a été consacré aux mesures sociales. Mais ce n'est pas tout. Les députés du parti de la lampe ont abordé la question du projet de budget avec le ministre délégué auprès du chef de gouvernement chargé des relations avec le Parlement et la société civile, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi. L'étape des amendements risque ainsi d'être très animée. En attendant, les parlementaires du Parti authenticité et modernité (PAM) semblent jouer à fond le rôle de l'opposition à travers une déclaration sévère de la part de Abdelatif Ouahbi. C'est la première apparition de ce dernier après sa démission surprenante de la présidence du groupe parlementaire du PAM à la Chambre des représentants. Ouahbi a laissé entendre au cours de son intervention qu'il y a un déphasage entre le projet de loi de Finances 2017 et le programme gouvernemental. Pour ce dernier, l'Exécutif aurait dû présenter un projet de loi rectificatif puisque «les estimations et prévisions prises en compte au moment de l'élaboration du projet en 2016 ne sont plus d'actualité». L'ancien président du groupe parlementaire du PAM a également mis l'accent sur le recrutement de 10.000 enseignants supplémentaires à l'Education nationale. Pour Ouahbi les recrutements viennent grossir le nombre des postes budgétaires prévus initialement (24.000) pour atteindre dans les faits actuellement 34.000 postes. A noter que le parti dirigé par Ilyas Omari est la principale force d'opposition au Parlement. La bataille des amendements s'annonce rude entre le gouvernement qui tentera de procéder à quelques rectifications et des groupes parlementaires qui voudront se démarquer, notamment le PJD et le PAM. Il faut préciser que le projet de loi de Finances 2017 devait être adopté par le Parlement avant la fin de 2016, mais l'organisation des élections législatives en octobre dernier ont retardé l'adoption du texte. La lenteur des négociations pour la formation d'une majorité gouvernementale n'a pas facilité les choses. C'est la raison pour laquelle le gouvernement El Othmani entend mettre les bouchées doubles pour faire adopter le projet par le Parlement le plus rapidement possible. C'est d'autant plus vrai que les préparatifs pour l'élaboration du PLF 2018 démarrent très bientôt. A noter enfin que le projet de budget 2017 consacre une enveloppe de 190 milliards de dirhams (MMDH) pour l'investissement public, dont un budget de 63,6 MMDH destinés à l'Administration. Le projet prévoit également 8,9 MMDH au Plan Maroc Vert, 3,7 MMDH au Plan d'accélération industrielle et 11,7 MMDH aux énergies renouvelables. Une enveloppe de 1,2 MMDH a été allouée aux autoroutes alors que les chemins de fer ont hérité de 6 MMDH. Un total de 106,7 MMDH est réservé à la masse salariale des fonctionnaires tandis que 27,47 MMDH iront aux intérêts de la dette.