Les députés ont approuvé le programme gouvernemental par 208 voix tandis que 91 parlementaires du PAM ont voté contre L'investiture du Parlement est en poche. Le gouvernement de Saâd Eddine El Othmani a officiellement obtenu l'investiture de la Chambre des représentants. Les députés ont en effet approuvé à la majorité le programme gouvernemental lors d'une séance plénière tenue mercredi. Au total, 208 parlementaires appartenant au Parti de la justice et du développement (PJD), au Rassemblement national des indépendants (RNI), à l'Union constitutionnelle (UC), au Mouvement populaire (MP), à l'Union socialiste des forces populaires (USFP) et au Parti du progrès et du socialisme (PPS), ont approuvé le programme gouvernemental présenté par le chef de l'Exécutif devant les membres des deux Chambres parlementaires la semaine dernière. Quelque 91 parlementaires appartenant essentiellement au Parti authenticité et modernité (PAM) ont voté contre le programme alors que les députés du Groupe istiqlalien de l'unité et de l'égalitarisme ont préféré s'abstenir. Le parti de l'Istiqlal n'a donc pas apporté son soutien au gouvernement comme il avait annoncé il y a quelques mois. Cela dit, le vote du PAM et l'abstention de l'Istiqlal n'ont pas empêché le gouvernement d'avoir la confiance du Parlement. Ainsi, l'Exécutif mené par El Othmani remplit désormais toutes les conditions constitutionnelles pour démarrer ses activités et assumer ses prérogatives devant l'institution législative. Alors que des doutes planaient sur la position du PJD tiraillé depuis quelque temps entre plusieurs courants, tous les députés du parti de la lampe ont finalement voté en faveur de la feuille de route gouvernementale ouvrant le champ devant l'investiture du gouvernement comme prévu par la Constitution. Cette dernière dispose dans son article 88 que «le gouvernement est investi après avoir obtenu la confiance de la Chambre des représentants, exprimée par le vote de la majorité absolue des membres composant ladite Chambre, en faveur du programme du gouvernement». Si le PAM est aujourd'hui la seule force d'opposition au niveau du Parlement, le flou entoure toujours le rôle du groupe parlementaire de l'Istiqlal au niveau du Parlement. Le parti de la balance qui traverse l'une des plus importantes crises internes de son histoire, ne fait pas partie officiellement de l'opposition parlementaire. Son conseil national avait décidé lors d'une session précédente de soutenir la majorité gouvernementale. L'abstention des istiqlaliens en présence de Hamid Chabat, député de Fès et secrétaire général de l'Istiqlal, fut sans nul doute un message adressé au chef de gouvernement, Saâd Eddine El Othmani. D'ailleurs, l'allocution prononcée par Nouredine Moudiane, président du Groupe de l'unité et de l'égalitarisme à la Chambre des représentants, avait annoncé la couleur et amorçait déjà un changement dans l'attitude de l'Istiqlal vis-à-vis du gouvernement. De leur côté, les choix et les orientations du groupe parlementaire du PJD, première force parlementaire à la Chambre des représentants (125 sièges), seront particulièrement suivis. Au cours de leurs interventions en réaction à la présentation du programme gouvernemental, les présidents des deux groupes parlementaires du parti ont laissé entendre qu'ils vont apporter un soutien critique au gouvernement de Saâd Eddine El Othmani. Par ailleurs, le gouvernement devra très vite enchaîner avec le débat sur le projet de loi de Finances 2017. Le ministre de l'économie et des finances, Mohamed Boussaid, devait présenter jeudi devant le Parlement les détails du projet de budget. Pour rappel, l'adoption du budget de l'année en cours accuse déjà un retard de plusieurs mois. Et pour cause, l'adoption du PLF 2017 n'a pas eu lieu en raison de l'organisation des élections législatives en octobre dernier. Le retard pris dans la formation d'une majorité gouvernementale n'a pas arrangé les choses non plus. C'est pour cette raison que le gouvernement ainsi que le Parlement devront mettre les bouchées doubles pour adopter le projet en question dans les plus brefs délais. Le temps presse alors que l'Exécutif doit attaquer dès les prochains jours les préparatifs du projet de loi de Finances 2018.