Quand Ahmed, navigateur de son état, regagne son job et y reste durant des semaines, sa femme se livre à son amant. Une relation qui a fini devant la justice. Ahmed n'a qu'un seul souci dans sa vie : veiller sur son foyer et élever sa petite mignonne de deux ans. D'abord, Ahmed s'est marié depuis trois ans avec une fille de sa ville natale, Safi. Il ne l'a jamais aimée et l'amour n'aurait jamais trouvé place dans son cœur. C'est sa mère qui la lui a dénichée quand il lui a révélé son idée de mariage. Il avait, en ce temps-là, vingt-sept ans et il n'avait pas le temps de chercher une fille pour le mariage. Il est convaincu d'une chose: il ne peut plus vivre en célibat; il doit avoir une femme qui s'intéresse à lui au moins quand il retourne de son boulot et passe quelques jours sur terre ; son boulot de navigateur l'oblige à passer la majorité de son temps à la mer, loin de chez lui. Sa mère était vraiment très heureuse de son idée. Elle rêvait depuis des années qu'il se marie et qu'elle voie ses petits-enfants. Et lorsqu'il lui a laissé l'initiative du choix de l'épouse, elle a pensé aussitôt à Latifa. «C'est une belle fille, sérieuse et qui a une bonne réputation dans le quartier», lui affirme-t-elle. Elle connaît sa mère, son père et frères et sœurs. «Ses parents ont également une bonne réputation et ils n'ont jamais créé de problèmes avec les voisins du quartier», lui assure-t-elle. Pourquoi pas ? pense Ahmed. Il lui a donné le feu vert pour contacter ses parents et fixer avec eux le jour des cérémonies du mariage. Quelques semaines plus tard, Ahmed et Latifa se trouvent sous le même toit. Ils étaient très heureux de leur nouvelle vie. Une année est passée en un clin d'œil et leur foyer a été égayé d'une mignonne. Leur joie n'avait pas d'égale. Quand Ahmed était à la mer, à bord d'un bateau, il ne rêvait que d'elle et de son foyer. Il supportait impatiemment le fait d'être loin d'elles. Sa joie s'accroît tant que sa fillette grandit jusqu'au jour où elle est arrivée à son deuxième printemps pour que sa vie s'agite. Pourquoi ? «J'ai entendu les femmes qui parlent de ta femme au hammam», lui dit sa mère. «Qu'est ce qu'elles disent ? », lui demande-t-il. «Je ne peux pas te dire ce que j'ai entendu, surtout que c'est moi qui l'ai choisie…» lui affirme-t-elle. Ahmed baisse sa tête, retourne chez lui. Il n'a rien dit à son épouse. Il a préféré garder le mutisme. Mais son comportement a été changé involontairement, bien que sa mère ne lui ait rien divulgué. Elle lui a fait la remarque. Mais sa réponse était très courte : «Je n'ai rien de mal». Au fil des semaines, sa mère n'a pu supporter ni ce qu'elle entend, ni ce qu'elle remarque. Quand il est retourné, la dernière fois, de son job et lui a rendu visite, elle a décidé de lui divulguer la réalité : «Ta femme n'est plus ce qu'elle était…Elle sort à chaque fois, bien habillée et bien maquillée…Et tous les habitants du quartier parlent de sa relation avec un jeune homme qui vient de temps en temps pour l'attendre de l'autre côté de la rue…». Ahmed se contente d'entendre sans commentaire. Il essaie de faire semblant qu'il ne ne fait pas attention aux mauvaises langues. «Je vais voir», tente-t-il de rassurer sa mère. Depuis, il a décidé de prendre les choses en main. Comment ? Il a décidé de suivre ses pas. Il l'a suivi durant des jours jusqu'au jour «J». «Je vais aller au bain maure » lui dit-elle et sort avec son panier à la main renfermant ses habits. Il l'a suivie pas à pas. Elle ne s'est rendue compte de rien. Elle a pris un petit taxi qui l' a emmenée jusqu'à un quartier un peu plus loin du sien. Là, elle a rencontré un jeune homme et l'a accompagné à son appartement. Ahmed n'a pas réagi vulgairement. Il a rebroussé chemin à destination du commissariat du premier arrondissement de police. Quand l'amant de Latifa a ouvert la porte de son appartement, il est surpris par des policiers, accompagnés de Ahmed. «je ne m'adonne pas à la débauche pour l'argent mais pour mon plaisir car mon mari s'absente durant des semaines» justifie-t-elle son délit devant la police qui les a déférés devant la Chambre correctionnelle près le tribunal de première instance.