Le site est loin d'atteindre sa durée d'exploitation maximale (dix ans encore de vie). Alors pourquoi se diriger vers un nouveau? La question de la gestion des déchets refait surface à Agadir. Le contrat liant la commune d'Agadir et les neuf autres communes du Grand Agadir arrive à terme fin 2017. Plusieurs scénarii et sous-scénarii sont en étude. La grande question à l'ordre du jour est : doit-on garder la décharge de Tamellast ou opter pour une nouvelle ? Difficile d'y répondre sans étudier la question en fond avec tous les aléas actuels même si la piste d'une nouvelle décharge à Amskroud est déjà fortement envisagée. Garder Tamellast ou opter pour Amskroud ? Plusieurs données rendent le choix ardu. La décharge de Tamellast est loin d'atteindre sa durée d'exploitation maximale (dix ans encore de vie). Alors pourquoi se diriger vers un nouveau site? Ce choix est animé par la mise en place d'un CEV (Centre d'enfouissement et de valorisation) et non d'un CET (Centre d'enfouissement technique). Pour ce faire, un benchmarking est à prévoir pour s'inspirer des meilleures expériences au niveau national sauf qu'aucune expérience nationale ne peut constituer un modèle en la matière, selon l'avis des experts présents, lors d'une réunion à la wilaya. Le deuxième handicap à ce scénario est la question financière. Les autres communes accumulent jusqu'à maintenant des dettes envers la commune d'Agadir. Une nouvelle décharge oui mais à quel coût ? Et quels sont les moyens dont disposent les différentes communes pour payer leur dû ? Le Grand Agadir n'ayant pas bénéficié du fonds PNDM (Programme national des déchets ménagers), le ministère de l'intérieur ainsi que celui de l'environnement promettent un premier virement pour l'année 2018. De même une étude de faisabilité est promise dans dix jours pour accélérer la mise en œuvre de ce CEV. Pour rappel, le PNDM est un programme de réforme et de développement du secteur des déchets ménagers élaboré par le ministère délégué chargé de l'environnement et le ministère de l'intérieur avec l'appui de la Banque mondiale. Là aussi plusieurs donnes viennent s'interposer. Le nouveau site d'Amskroud manque de beaucoup, notamment d'accessibilité, d'eau, d'électricité et de connexion téléphonique. Un modèle CEV nécessitera aussi la mise en place de centres de transfert dans les différentes communes pour acheminer les déchets vers la nouvelle décharge sans oublier l'intégration du volet social. Quid des lixiviats ? Le scénario d'une nouvelle décharge à Amskroud laisse envisager un contrat avec un gestionnaire qui devrait travailler en parallèle pendant un ou deux ans sur l'exploitation et la réhabilitation de l'ancienne décharge tout en travaillant sur l'aménagement de la nouvelle. La mise en place d'un nouveau cahier des charges avec des termes de références développés est à prévoir. L'appel d'offres serait de ce fait contraignant pour les soumissionnaires d'autant plus que dans la phase de réhabilitation de l'ancienne décharge de Tamellast le soumissionnaire devrait assurer le traitement des bassins actuels des lixiviats. Notons que les bassins abritent des lixiviats jeunes et adultes. Et le système actuel de vaporisation est loin de résoudre ce problème épineux. Alors quel mode de traitement des lixiviats? Partant de ce scénario, et du fait que le contrat actuel avec TecMed prend fin en fin d'année, la commune d'Agadir et les autres communes devraient trancher la question : reconduire le contrat avec TecMed ou lancer un nouvel appel d'offres ? Pour reconduire le contrat, avec un nouveau cahier des charges bien ficelé, TecMed devrait être avisé au mois de juin et les deux parties doivent être d'accord. Et pour ce, une expertise devrait également être faite pour s'assurer que les engagements ont été honorés. Une expertise que la commune souhaite conduire jusqu'à la fin du contrat pour s'assurer après audit général du contrat du respect ou non des engagements de TecMed. Par ailleurs, une meilleure gestion nécessiterait également l'externalisation du service de suivi par nomination d'un bureau agréé. Le mode actuel alourdit amplement la commune et ses experts en la matière.