Le procès de Gdeim Izik a repris. L'audience d'hier lundi a été marquée par la projection d'une vidéo des événements sanglants survenus lors du démantèlement du camp Gdeim Izik en 2010. Pour rappel, ces événements tragiques avaient fait 11 morts et 70 blessés parmi les forces de l'ordre et quatre parmi les civils. Au cours de cette même audience, la cinquième après la décision de la Cour de cassation du renvoi du procès devant la Cour d'appel, la Chambre a décidé d'auditionner les témoins après avoir vérifié leur identité. Il s'agit des officiers et des rédacteurs des procès-verbaux de police judiciaire et de cinq autres témoins, dont un n'a pu se présenter à cause d'un accident de la circulation. Conformément aux dispositions des articles 304, 305 et 306 du Code de la procédure pénale et en vue de vérifier les preuves à charge, le tribunal a procédé lors de cette audience à la présentation des objets saisis, à savoir des appareils talkie-walkie, un ordinateur, des armes blanches, ainsi qu'un CD documentant les événements sanglants qu'a connus le camp de Gdeim Izik. L'audience a été marquée par un débat entre la partie civile et la défense autour de la projection du contenu du CD documentant ces événements sanglants, qui fait partie des pièces à charge, la partie civile ayant affirmé que la vidéo est une pièce à conviction légale incontournable documentant l'agression contre les forces de l'ordre. De son côté, la défense a sollicité l'exclusion du CD du reste des pièces à charge, estimant qu'il ne constitue pas une pièce à conviction et qu'il ne peut être présenté parmi les objets saisis. Tout en ne voyant aucun problème dans la projection de cette vidéo durant l'audience, la défense a demandé le report du procès jusqu'à la réalisation de l'expertise médicale sur les prévenus. Par ailleurs, la juridiction a indiqué que l'expertise médicale pratiquée sur les accusés sera terminée ce mercredi et ses résultats seront présentés en audience. Au total, 25 personnes sont poursuivies dans le cadre de ce procès. Les accusés ont été jugés une première fois devant un tribunal militaire en février 2013, qui les a condamnés à des peines allant de deux ans de prison à la perpétuité pour «constitution de bandes criminelles et violences sur les forces de l'ordre ayant entraîné leur mort avec préméditation, mutilation de cadavres et complicité». Suite à une réforme de la justice militaire introduite par le Maroc en juillet 2015 et en vertu de laquelle les civils ne pourront pas être jugés par un tribunal militaire, la Cour de cassation a décidé de déférer les accusés devant une juridiction civile pour qu'ils soient rejugés.