M. Zapatéro a, dans ses derniers discours et interventions dans des meetings, conférences de presse ou au parlement, défendu le principe d'une santé universelle, d'un changement garantissant le bien-être et la tolérance Le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE) a célébré, dimanche à Madrid, le 20ème anniversaire de son arrivée au pouvoir en Espagne, un certain 28 octobre 1982, en plébiscitant son actuel leader, M. José Luis Rodriguez Zapatéro, comme son candidat à la présidence du prochain gouvernement. Il a fallu six ans pour que les socialistes arrivent au bout des luttes internes, se libèrent du lourd passé chargé de scandales politico-financiers du début des années 90 et restructurent leurs instances, la main dans la main, grâce à l'action conjuguée de la jeune génération et de la vieille garde. M. Zapatéro a été proclamé, dimanche lors d'un meeting-hommage, par plus de 30.000 militants comme le porte-flambeau du changement à travers un nouveau programme socialiste destiné à rééditer l'euphorie vécue avec M. Felipé Gonzalez, au début des années 80. Fort des résultats des sondages qui le placent le plus souvent au même niveau d'audience que le président actuel du gouvernement espagnol, M. Zapatéro a l'avantage d'être appuyé par cent pour cent des militants de son parti pour diriger la liste aux élections générales de mars 2004, au moment où la succession de M. Aznar à la tête du parti populaire n'est pas encore résolue. Celui-ci a annoncé son intention de ne pas briguer un nouveau mandat. Le bilan positif de M. Zapatéro se situe au sein de son propre parti qui a vécu une forte restructuration de ses cellules à la recherche de la même popularité qui l'avait porté au gouvernement en 1982. Il faut créer un socialisme des citoyens qui doit être le fruit d'un projet de valeurs et de leçons tirées des expériences, a soutenu M. Zapatéro dans un message adressé à toutes les composantes de la société. Danns une tentative d'expliquer la différence au plan idéologique entre le programme socialiste et celui du gouvernement du centre droite au pouvoir, M. Zapatéro a, dans ses derniers discours et interventions dans des meetings, conférences de presse ou au parlement, défendu le principe d'une santé universelle, d'un changement garantissant le bien-être et la tolérance, d'une culture de politique sociale et de lutte contre les monopoles économiques. L'idée centrale de son programme se base sur le renforcement du rôle politique de la "citoyenneté active", une nouvelle terminologie qui attribue aux citoyens le droit de discuter des décisions prises par leurs représentants pour exiger la transparence du gouvernement, une démocratie participative avec des mécanismes de contrôle qui garantissent la confiance en l'avenir. Ce principe doit être complété par une coopération dynamique avec les autres pays, une politique migratoire réelle et une promotion de la coexistence des cultures pour enrichir la formation des jeunes générations, la création d'une société de métissage et d'opportunités pour tous. Les vingt dernières années offrent une perspective suffisante pour analyser et évaluer les changements qu'a connus la démocratie espagnole. La course pour La Moncloa (siège du gouvernement) a commencé. • Mohamed Boundi (MAP)