Malgré la campagne menée contre lui par Aznar, le leader socialiste espagnol insiste sur la normalisation des relations avec le Maroc. Jose Luis Rodriguez Zapatero, secrétaire général du parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) persiste et signe. Malgré la levée de boucliers dont il a fait l'objet de la part des caciques du parti populaire, il s'est déclaré convaincu que la normalisation des relations avec le Maroc est indispensable pour garantir le succès de la présidence de l'Espagne de l'Union européenne, au cours du premier semestre de l'année 2002. Cette déclaration ne va certainement pas plaire à Jose-Maria Aznar. Le dirigeant du parti socialiste espagnol touche par là un point sensible. En effet, Aznar focalise tous ses efforts sur la présidence espagnole pour se façonner l'image d'un dirigeant européen fédérateur, qu'il peine à avoir jusqu'à maintenant. Monsieur Aznar est convaincu que c'est la clé d'une éventuelle réélection à la tête du gouvernement ibérique. De tels desseins pourraient être compromis par la tension qu'il entretient avec le Maroc d'autant plus que ce dernier jouit d'une réputation de pays modéré auprès de plusieurs de ces partenaires européens. La logique d'escalade dans laquelle s'est engouffré le Premier ministre espagnol contraste avec le discours de son rival socialiste qui qualifie d'important le maintien de bons rapports avec les pays riverains de la Méditerranée. Et comme pour se détacher de la politique du gouvernement de son pays envers le Maroc, Jose Luis Zapatéro a affirmé, dimanche dans une déclaration à une chaîne de télévision locale de Castille-Léon, que le Maroc demeure la clé de voûte de la politique extérieure de l'Espagne dans la région. Le dirigeant socialiste se veut même moralisateur, en invitant Aznar à opter pour la prudence et la diplomatie dans ses relations avec le Maroc. Il a en outre assuré que sa position de leader de l'opposition l'oblige à disposer d'éléments suffisants pour connaître de près le cas du Maroc et tenter d'améliorer les relations entre les deux pays. Jose Luis Rodriguez Zapatero, avait déjà affirmé que la modernisation et la démocratisation du Maroc sont une réalité palpable. Il avait également réaffirmé l'appui du PSOE au renforcement des efforts tendant à instaurer la démocratie au Maroc sur des bases solides.