6 milliards DH à placer en actifs verts et 500 MDH à drainer annuellement en épargne verte L'engagement du secteur des assurances en faveur des populations les plus exposées aux risques climatiques se confirme. La communauté des assureurs marocains, représentée par la Fédération marocaine des sociétés d'assurances et de réassurance (FMSAR), s'est jointe à l'ensemble des acteurs de l'écosystème financier en vue de tracer une vision durable de l'économie verte. «Notre industrie est certainement la plus concernée et la plus impactée par le réchauffement climatique et les risques catastrophiques et elle se doit d'apporter des solutions en mesure d'atténuer l'impact de ces phénomènes», explique à cet égard Mohamed Hassan Bensalah, président de la FMSAR. Tout comme les banques et marchés de capitaux, les assurances sont appelées à étendre leur gouvernance fondée sur les risques aux risques socio-environnementaux. A cet effet, le secteur des assurances devrait financer des projets énergétiques et investir dans des valeurs écologiques et porteuses de valeur ajoutée. A cet effet, les assurances devraient placer, à un horizon de 5 ans, 6 milliards de dirhams de l'actif sous gestion dans des actifs verts. De même, elles sont obligées de réduire l'impact écologique de l'activité propre du secteur. L'obligation étant de repenser le métier par l'usage croissant du digital et de sensibiliser le personnel et le réseau de distribution aux préoccupations environnementales. Le secteur des assurances a par ailleurs pour objectif de drainer annuellement 500 millions de dirhams en épargne «verte». D'ailleurs c'est un produit à développer incessamment par les compagnies d'assurances, notamment les produits d'épargnes retraites dont les primes seraient placées dans des actifs verts. De par ces engagements, la mutation vers une économie verte commence à prendre forme au Maroc. Notons que pas plus tard que la semaine dernière, la feuille de route marocaine dédiée au financement des projets verts a été dévoilée. Si les établissements bancaires et financiers sont les premiers à être impliqués dans cette dynamique, le secteur des assurances se veut également une partie prenante de la transition économique durable. Au titre de cette feuille de route, les assurances se sont vues assigner de grandes missions venant compléter les actions entamées depuis 2011. Le Maroc a connu depuis cette date le lancement de l'assurance multirisque climatique dont l'objectif est de garantir les investissements dans les intrants relatifs aux cultures céréalières contre la sécheresse, l'excès d'eau, grêle, gel, vent de sable et autres risques climatiques. La superficie couverte au titre de cette couverture est en constante progression. Elle atteint, au titre de la campagne agricole 2015-2016, environ 1 million d'hectares.