Elle vient d'apprendre que sa patronne a déposé une plainte contre elle, prétendant qu'elle a porté atteinte à sa société spécialisée dans la commercialisation du café. Certes, elle a publié sur le réseau social Facebook et l'application WhatsApp ses propres photos la montrant nue et dans des positions érotiques, mais elle se demande comment ces photos auraient pu inciter les clients de la société à boycotter sa marchandise et réduire ses ventes, comme prétend la patronne de la société dans sa plainte ! Bref, cette employée de vingt-trois ans n'a pas de réponse, mais les faits sont là. Elle a maille à partir avec la justice. En effet, sur la base de cette plainte portée, il y a plus d'un mois, par sa patronne, la police d'El Jadida s'est mobilisée pour l'arrêter, la conduire au commissariat et la soumettre aux interrogatoires. Certes, la jeune fille a nié avoir publié personnellement ses photos la montrant nue et dans des positions érotiques. Elle a pointé du doigt l'un de ses amis virtuels. Cependant, les enquêteurs, après son autorisation écrite, ont accédé à ses conversations privées sur sa page Facebook. Ils ont découvert qu'elle avait envoyé à quelques amis des photos la montrant dans des positions érotiques soit toute nue, soit en soutien-gorge et slip. Les enquêteurs ont également découvert une conversation qui remonte à décembre 2015 où elle informe sa sœur qu'elle est tombée enceinte suite à une relation sexuelle avec son amant. Soumise une seconde fois aux interrogatoires, elle a confirmé n'avoir pas publié personnellement ses propres photos, mais qu'elle les avait envoyées à ses amants. Mais, elle a reconnu être tombée enceinte après avoir partagé le même lit avec l'un de ses amants tout en précisant qu'elle a été avortée dans une clinique privée de la ville. L'enquête policière s'est orientée ensuite vers la recherche dudit amant et de la gynécologue qui a procédé à l'avortement. Si la police est arrivée à arrêter sans difficulté celle-ci, l'amant en question semble avoir disparu depuis plusieurs mois sans donner signe de vie. L'affaire a été mise entre les mains du procureur du Roi près le tribunal de première instance d'El Jadida qui a maintenu la jeune fille en état d'arrestation, et a libéré provisoirement la gynécologue avant de les traduire devant la chambre correctionnelle. Verdict : Jugée coupable de la publication de photos érotiques sur le Net et débauche, la jeune fille a été condamnée à un an de prison ferme, alors que la gynécologue a été jugée non coupable d'avortement et a été acquittée.