Driss Basri poursuit son entreprise de félonie sur le dossier du Sahara marocain. Dans un entretien accordé au quotidien espagnol «la Razon» et à la radio algérienne, l'ex-ministre d'État à l'Intérieur se déclare partisan d'un référendum «d'autodermination du peuple du Sahara occidental». Driss Basri récidive. L'ex-ministre de l'Intérieur refuse de plaider le lapsus suite à la polémique provoquée par sa déclaration à la chaîne de télévision Al Jazeera où il a désigné les provinces du sud par "Sahara occidental". Dans un entretien qu'il a accordé au quotidien espagnol La Razon, le 7 novembre, il a expliqué que dans sa déclaration à la chaîne quatriote, il a préféré parler de "Sahara occidental" car c'est ainsi que ce "territoire" est désigné par les Nations unies. Une position qu'il a réitéré le lendemain dans un entretien accordé à la chaîne III de la Radio algérienne dans le cadre de l'émission «Un jour, un invité». «La MINURSO c'est la Mission des Nations unies pour l'Organisation d'un Référendum au Sahara Occidental, comme l'indique son sigle. Elle ne s'appelle pas la MINURSAM, qui veut dire pour le Sahara marocain», a-t-il dit. Ainsi, l'ex-ministre de l'Intérieur considère que les Marocains devraient utiliser la terminologie onusienne pour parler des provinces du sud. Celui qui était l'homme du dossier Sahara affirme aujourd'hui sur les colonnes d'un quotidien international qu'il ne voyait aucun inconvénient à parler de Sahara occidental. Pire encore, il va jusqu'à dire que c'est la meilleure expression pour désigner ces provinces. «Je serai heureux si le Sahara est reconnu comme appartenant au Maroc. Mais il y a d'autres voies et moyens pour arriver à ceci. Si on se montre égoïste et étroit d'esprit avec l'opinion publique internationale, personne ne nous aidera à le récupérer. En plus cette terminologie géographique classique est connue et la plus exacte pour appeler le territoire que celle du Sahara marocain», a-t-il dit. Interrogé sur la solution qu'il considère la meilleure pour résoudre ce conflit, il a répondu que l'unique solution viable est "l'organisation d'un référendum d'autodétermination" et le retour au "plan de paix de l'ONU élaboré par Javier Pérès de Cuellar et amendé par James Baker". Pour ce qui est de la solution dite "la troisième voie", Driss Basri est allé jusqu'à dire qu'il s'agit d'une voie dangereuse. «Ma conviction personnelle est que nous nous sommes trop éloignés de la solution. Il y a eu une déviation dangereuse et malsaine appelée "troisième voie". Quand en 2001 S.M le Roi Mohammed VI a déclaré qu'il a réglé définitivement le problème, j'ai dénoncé publiquement cette "troisième voie"», a dit l'ex-ministre de l'Intérieur. Une déclaration qui est en contradiction avec les thèses qu'il soutenait lorsqu'il était en charge du dossier. L'on se rappelle de ses multiples interventions dans lesquelles il insistait sur l'impossibilité technique de réaliser le référendum d'autodétermination. Une situation expliquée par le fait que l'examen des recours déposés par des citoyens d'origine sahraouie dont l'inscription sur les listes des participants au référendum avait été refusé par les chioukh du polisario allait prendre plusieurs années. Aujourd'hui, l'ex-ministre de l'Intérieur semble avoir changé d'opinion et pense que l'unique solution est celle du référendum d'autodétermination qu'il ne considère plus comme "un référendum confirmatif de la marocanité du Sahara" comme il l'appelait, il y a quelques années. «La troisième voie nous éloigne du Pan de paix de Pérez de Cuéllar, corrigé et complété par James Baker à Huston en 1997. Selon lui l'unique solution c'est le référendum d'autodétermination, offrant à toute la population du Sahara, et rien de plus qu'elle, la possibilité de se prononcer pour l'intégration au Maroc ou pour l'indépendance», a-t-il dit avant d'ajouter que toute autre solution "sera seulement une gesticulation et un comportement sans futur". «Le plan est clair : si ou non à l'intégration. Parler de schémas bâtards, de troisième voie, est propre aux paresseux intellectuels qui croient que c'est important ce qu'ils disent», a-t-il indiqué. Aussi, l'ex-ministre de l'Intérieur est allé jusqu'à dire que feu SM Hassan II considérait que l'unique solution passait par le référendum. Or, c'est feu SM Hassan II qui avait parlé de l'idée d'un région dotée de pouvoirs élargis en matière de gestion des affaires locales en dehors des prérogatives relevant de la souveraineté. "Hormis le timbre et le drapeau, tout peut-être discuté", disait feu Hassan II. Pourquoi donc est ce que l'ex-ministre de l'Intérieur a-t-il choisi ce moment précis pour faire un mensonge aussi grotesque. La réponse à cette question, on la trouve dans l'édition du 9 novembre, deux jours après la sortie hasardeuse de l'ex-ministre de l'intérieur, du quotidien algérien La Tribune. Dans un article intitulé "L'attitude du Maroc va à contre-courant de celle prônée par Hassan II", le quotidien rapporte qu'un communiqué de la présidence de la république algérienne affirme que l'actuelle position du Maroc va à l'encontre de celle défendue par feu SM Hassan II. «La solution définitive du conflit doit être conforme à la légalité internationale, a affirmé un communiqué officieux de la présidence de la République, rendu public hier par l'APS, qui relève la remise en cause par le Maroc de la légalité internationale», indique La Tribune avant d'ajouter, citant le communiqué présidentiel, que "Cette attitude surprend d'autant plus qu'elle s'inscrit à contre-courant de celle du défunt Sa majesté le roi Hassan II -Que Dieu ait son âme- que sa vision et sa sagesse avaient amené à reconnaître le droit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental lors du sommet de l'OUA à Nairobi en 1981". Ainsi, en l'espace de deux jours, une déclaration de Driss Basri et un communiqué diffusé par le cabinet du président algérien Abdelaziz Bouteflika disent exactement la même chose. Une simultanéité qui relève plus de la coordination que de la simple coïncidence.