C'est vers le Conseil de sécurité, dont elle est membre non permanent que la Syrie a décidé de se tourner pour répondre à l'agression israélienne. Un choix qui n'en est pas un, Damas étant sous pression américaine et n'ayant pas les moyens militaires pour faire face à l'arrogance d'Ariel Sharon. De toute façon, la Syrie n'a pas intérêt à entrer dans une logique d'escalade. Ce serait un suicide. C'est vers le Conseil de sécurité, dont elle est membre non permanent que la Syrie a décidé de se tourner pour répondre à l'agression israélienne. Un choix qui n'en est pas un, Damas étant sous pression américaine et n'ayant pas les moyens militaires pour faire face à l'arrogance d'Ariel Sharon. De toute façon, la Syrie n'a pas intérêt à entrer dans une logique d'escalade. Ce serait un suicide. N'empêche, Damas a choisi tout de même de ne pas rester dans le seul cadre diplomatique pour aller régler ses comptes avec Israël à partir de la frontière israélo-libanaise, par l'intermédiaire de milices sur lesquelles il exerce une influence. La tension a brusquement monté dans cette région où un soldat israélien a été tué par des militants du Hezbollah. Or, il est connu que sans le feu vert de l'Iran et de la Syrie, ce mouvement ne pourrait pas se déployer sur la ligne du cessez-le-feu. L'option libanaise reste néanmoins un calcul de court terme, car la raison plaide pour les initiatives visant à désamorcer la crise. Ne serait-ce que pour déjouer les calculs d'Ariel Sharon qui cherche à exporter ses propres contradictions hors de ses frontières, pour élargir le cadre de son conflit avec les Palestiniens, afin d'occulter son échec à apporter la sécurité aux Israéliens et maquiller l'impasse où il s'est enfermé. Ariel Sharon s'est auto-piégé. Sa puissance de frappe, ses bombes atomiques et tout le soutien logistique américain ne peuvent suffire à mater la résistance héroïque du Peuple palestinien. Le raid israélien s'inscrit aussi dans le cadre plus large des pressions américaines sur la Syrie. L'agression n'aurait pas pu s'éffectuer sans le feu vert de l'Administration Bush. Le conflit se présente aujourd'hui en trois dimensions : le gouvernement israélien ne peut assurer la sécurité de son peuple, Damas n'a pas les moyens de faire face à Tel-Aviv et les Etats-Unis sont empêtrés dans le bourbier irakien. Autant d'impondérables qui pourraient s'accommoder d'une exportation des contradictions propres à chaque acteur du conflit, avec des risques d'anarchie étant donné l'instabilité qui règne dans la région. C'est pourquoi, il faut toujours revenir au fond du problème, à savoir la question palestinienne et les droits d'un peuple spolié de ses droits les plus élémentaires. Une situation qui n'est pas près de disparaître, Ariel Sharon et les colons continuent d'œuvrer pour rendre impossible la mise en place d'un Etat palestinien viable. Ils consentent tout juste à négocier les contours d'un Etat croupion. Dans ces conditions, le cycle de la violence n'est pas prêt à disparaître.