À défaut de s'en prendre à Yasser Arafat, Israël a profité d'un contexte international favorable pour agresser la Syrie, persuadé que le soutien de l'Administration Bush lui est acquis. À défaut de s'en prendre à Yasser Arafat, Israël a profité d'un contexte international favorable pour agresser la Syrie, persuadé que le soutien de l'Administration Bush lui est acquis. Cependant, ces certitudes risquent de se révéler erronées dans la mesure où le raid israélien effectué près de Damas pourrait constituer également un avertissement pour le gouvernement américain à qui Ariel Sharon déconseille de ne pas se désintéresser de l'impasse Proche-orientale.. Les Etats-Unis ont globalement adopté comme attitude de ne pas en faire beaucoup dans le domaine diplomatique impliquant les Israéliens et les palestiniens. Il est clair que le raid constitue un rappel à l'ordre pour dire qu'il y a un problème qui ne peut être ignoré, estiment de nombreux observateurs. Ils rappellent aussi que la Syrie est en ce moment très faible. Elle ne peut pas faire grand-chose si ce n'est porter la contradiction sur le plan diplomatique. Le simple fait qu'elle n'ait pas annoncé l'opération, mais que c'est Israël qui l'avait fait, montre clairement l'angoisse dans laquelle sont plongés les dirigeants syriens qui n'ont aucun moyen de provoquer l'escalade. Surtout que les Américains sont en Irak, pays limitrophe de la Syrie. L'agression israélienne constitue aussi une tentative d'Ariel Sharon d'exporter sa crise vers d'autres pays pour masquer son incapacité d'assurer la sécurité de ses concitoyens face aux actions de la résistance palestinienne, qu'il s'est pourtant engagé à enrayer. Hésitant à s'en prendre à ce stade à Yasser Arafat, le Premier ministre israélien a opté pour une action spectaculaire, mais beaucoup moins risqué politiquement. Un analyste estime que l'inclination première d'Ariel Sharon était d'expulser Yasser Arafat mais qu'il y a momentanément renoncé estimant qu'une telle mesure serait négative pour Israël. Mais, il restait confronté vis-à-vis de son opinion publique à la nécessité politique de faire quelque chose de spectaculaire, après l'attentat de Haïfa. Dans la mesure où il n'allait pas expulser le leader palestinien, il ne restait pas beaucoup d'options, explique ce politologue. Mais le doute est grand quant à la réussite de cette tactique israélienne, car pour qu'elle atteigne ses objectifs, la menace syrienne doit être crédible. Or, personne ne prend au sérieux la menace de frappes aériennes israéliennes à répétition.