Le premier ministre israélien entame demain des discussions avec le président Bush pour fixer sa marge de manœuvre. Cinq civils palestiniens ont été tués hier par l'armée israélienne et le chef d'un mouvement palestinien a péri dans une explosion qui porte la marque de cette même armée. Parmi les morts des agressions israéliennes menées à Rafah figure un enfant de quatre ans. Ces agressions coïncident avec le départ d'Ariel Sharon pour Washington, où il a été convoqué pour la septième fois depuis son accession au pouvoir. Les agressions israéliennes, qui se soldent invariablement par la mort de civils palestiniens, ont été critiquées ces jours-ci par les Etats-Unis. Ils souhaitent qu'Israël fasse preuve de mesure pour ne pas entraver leurs efforts visant à obtenir le soutien le plus large possible à leur politique contre l'Irak. Persuadé que Sharon prépare la réoccupation totale de la Bande de Gaza, le négociateur palestinien Saeb Erakat, a condamné l'opération de Rafah, y voyant des crimes commis contre le peuple palestinien et accusé Israël d'avoir rompu l'accord « Gaza-Bethléem d'abord». Cet accord, signé en août dernier, prévoyait le retrait graduel de l'armée israélienne des zones autonomes palestiniennes réoccupées depuis septembre 2.000. En vertu de cet accord, Israël s'est retiré de Bethléem, mais pas de Gaza. Les Etats-Unis ont à maintes reprises ces derniers jours pressé Israël de faire preuve de retenue pour ne pas interférer sur le dossier irakien. Cette question sera d'ailleurs au centre de la rencontre demain à la Maison-blanche entre Sharon et Bush. Le premier ministre israélien a réitéré qu'en cas d'attaque irakienne, Israël prendrait les dispositions nécessaires pour assurer sa défense ». Israël a d'ores et déjà pris une série de mesures dans l'éventualité d'une attaque irakienne en riposte à une frappe américaine. Sharon sera soumis à des pressions des Etats-Unis. Washington indique souhaiter un profil bas de Sharon, notamment dans sa guerre contre les Palestiniens. L'administration américaine a exigé et obtenu la levée le 29 septembre du siège du QG de Yasser Arafat et dénoncé une sanglante incursion de l'armée israélienne dans la bande de Gaza. Enfin, Washington s'est ému des pénibles conditions de vie imposées par Israël au peuple palestinien et au grand nombre de victimes civiles des agressions de l'armée israélienne. Le ministre israélien de la guerre, Binyamin Eliezer, a évoqué, sans plus de détails, l'éventualité d'une extension de cet accord à la ville d'Hébron, au sud de la Cisjordanie. Benyamin Eliezer est arrivé à Paris où il va demander aux Français de jouer les médiateurs entre Israël, d'une part, la Syrie et le Liban, de l'autre. Selon des sources israéliennes, Tel-Aviv est persuadé qu'il est discrètement boycotté en Europe en raison de la répression exercée sur peuple palestinien.À Ramallah, le président de l'autorité palestinienne, Yasser Arafat, a réuni le Comité central du Fatah pour discuter de la formation d'un nouveau gouvernement. Le précédent cabinet avait démissionné le 11 septembre pour éviter un vote de défiance du Conseil législatif palestinien, Parlement dominé par le Fatah.